Casse-tête chinois pour le régime actuel, la flambée des prix fait du forcing et se faufile entre toutes les mesures prises et toutes les solutions préconisées. Ce qui ressemble à un jeu du chat et de la souris, n’amuse plus la galerie. Les voix s’élèvent de plus en plus exaspérées et elles ont du mal à couvrir les protestations de la ménagère qui est sur le point de renverser sa marmite, parce qu’incapable de donner même un repas par jour à sa progéniture.
Face à face, les citoyens d’une part et d’autre part, les pouvoirs qui apparemment font face à un problème qui dépasse leurs capacités à faire front uni contre un ennemi commun une flambée de prix qui perturbe l’ordre social et politique en pleine situation de pandémie.
Qu’est ce qui se passe ? Des questions qui se posent et pour lesquelles, les politiciens, les consommateurs et les responsables des pouvoirs publics planchent mais à dos tournés.
Pour répondre à cette question, le moins qu’on puisse dire c’est que le laxisme du pouvoir de Ould Ghazouani vis-à-vis de son gouvernement, est l’une des causes principale de cette situation qui ne ressemble à aucune autre dans le monde.
Pourtant jadis, des mécanismes mis en place même s’ils n’avaient pas résolus définitivement les problèmes avaient quand même jugulés considérablement les effets secondaires sur le panier de la ménagère ; mais en réalité que de la dysthanasie.
On peut dès lors dire que les premiers responsables du département du commerce sont devant une incapacité avérée de préconiser des solutions réelles et durables ou si les commerçants sont en train de jeter des peaux de bananes sur le chemin du régime actuel.
Ce qui est certain, c’est que le gouvernement d’Ould Bilal, a du pain sur la planche. Des coupures intempestives de l’électricité, une difficulté récurrente à fournir l’eau potable aux populations, des prix des denrées incontrôlables qui valsent en hauteur et manque du carburant dans les stations. On peut comprendre une telle situation pour le Liban sans gouvernement depuis une année et qui fait face à une crise multiforme depuis l’explosion du port de Beyrouth, mais on ne peut pas l’admettre pour un gouvernement en place depuis deux ans, qui dit avoir un souci réel pour résoudre les problèmes qui se posent à un pays considéré en voie de redressement.
Certes, les pays du monde font face à une situation presque identique. Mais les gouvernements de chacun de ces pays veille aux intérêts de sa population et a trouvé des solutions adaptées à ses spécificités. Comme le Sénégal par exemple, pays voisin qui a trouvé un mécanisme qui amortit le choc de la flambée des prix et ce en renonçant à 47 milliards de fcfa pour permettre aux sénégalais de joindre les deux bouts.
Une question que se posent d’ailleurs tous les citoyens de manière générale. Même si le gouvernement fait face à une flambée incontrôlable de prix de denrées de premières nécessités entrainée par une conjoncture internationale difficile, il reste néanmoins quelque chose d’inexplicable. A savoir que la Mauritanie, pays dont les cotes sont les plus poissonneuses du monde et qui exporte le bétail vers les pays voisins, se retrouve avec des prix affichés de la viande et du poisson plus élevés de la sous-région et sont parfois plus chers que les prix affichés dans les grandes surfaces en Europe ? Là est la question. Quel est ce laissé aller qui perdure et présente les autorités comme des complices ?
Il faut le dire que ce silence radio, face aux prix des viandes rouges et le poisson, jette désormais un discrédit sur toute initiale des pouvoir publique.
Depuis l’indépendance, aucun des gouvernements qui se sont succédé n’a vraiment cherché à développer un mécanisme de base pour répondre aux besoins de la consommation locale. La Mauritanie est un pays absent sur le plan de l’industrialisation. Pas d’usines, pas de fabriques ; pas de production
Pays riche en terres arables situées sur une vallée fertile, la Mauritanie continue toujours a donné la preuve qu’elle est incapable de mettre en place une politique agraire pouvant assurer ne serait-ce que son indépendance vis-à-vis de l’étranger. Depuis l’indépendance, notre pays ne tire aucune leçon des méfaits négatifs de la dépendance sur tous les plans en particulier dans le domaine du maraichage et l’agro-alimentaire ; et l’après ‘’crise de Guergarette’’ en est la preuve tangible
La politique rizicole sensée résoudre nos problèmes en partie est demeurée archaïque et sans impact réel sur l’autosuffisance alimentaire mais plutôt un créneau de détournement des deniers publics au profit de riches propriétaires terriens proches de tous les pouvoirs qui se sont succédés.
C’est une répétition de la stratégie du premier régime de ce pays qui faisait face à d’autres situations et à d’autres circonstances qui imposaient des tirer vers des politiques agraires de tendance à une riziculture denrée essentielle. Cette vision dépassée a été recyclée jusqu’à ce jour. Elle n’a pas pu assurer notre autosuffisance alimentaire, elle n’a pas permis de produire un riz de qualité et elle continue d’engloutir des milliards. Alors que si seulement 20 % de ces milliards avaient été orientés dans une nouvelle stratégie de cultures des fruits et légumes cette stratégie nous aurait permis non seulement notre indépendance et notre autosuffisance mais aurait pu fait de notre pays un des exportateurs des fruits et légumes dans la sous-région.
Ainsi donc, après 61 années d’indépendance, tous les régimes qui se sont succédé ont laissé le pays à la merci des commerçants qui font la pluie et le beau temps et sans le moindre patriotisme économique. Ce qui fait de notre pays, un pays pris en otage entre un gouvernement qui semble voir les bras croisés, des commerçants qui ont des mains libres et des ménagères qui ont les mains ligotées.
En tout cas, devant incapacité avérée du ministère du commerce, les commerçants mènent un jeu qui risque au final de couter cher au régime par les cris de détresse d’une population affamée.
La Mauritanie serait-elle un pays indomptable ou inadaptable ?
Moulaye Najim Moulaye Zeine
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