Alors que la Mauritanie se prépare à un dialogue national jugé crucial, Moussa Fall, coordinateur de cette initiative, a tenu à clarifier, les contours d’un processus qu’il veut « historique, crédible et décisif ». Lors d’une conférence de presse animée ce lundi, il a insisté sur les mécanismes novateurs de cette concertation, tout en répondant aux polémiques et aux interrogations.
Moussa Fall a présenté un cadre rigoureux pour ce dialogue, convoqué par le président Mohamed Ould Ghazouani. Contrairement aux tentatives précédentes, celui-ci s’articulerait autour de cinq thèmes prioritaires, transmis officiellement aux parties prenantes. « L’objectif est d’aborder sans détour les questions sensibles qui bloquent l’unité nationale », a-t-il affirmé, soulignant que plusieurs acteurs ont déjà répondu positivement.
Les conditions sine qua non
Pour Fall, deux impératifs fondent la réussite des discussions :
1. Un consensus préalable entre partis politiques sur des objectifs clairs.
2. Une adhésion totale de tous les groupes, sans exclusion.
« Certains posent des conditions irréalistes, ce qui sape les efforts de concorde », a-t-il déploré, sans nommer les récalcitrants. Il a néanmoins averti : « Le gouvernement n’ouvrira le dialogue que lorsque le terrain sera mûr. »
Biram Dah Abeid : la porte reste ouverte
Interrogé sur l’absence du député et militant Biram Dah Abeid, figure clé de l’opposition, Fall a tempéré : « Aucun acteur n’est banni. Biram n’a pas officiellement refusé de participer. » Il a rappelé que des pourparlers informels sont en cours pour garantir une représentation large, y compris avec les courants critiques.
Clarifications sur les nominations controversées
Face aux rumeurs de népotisme liées à la nomination de son fils à un poste comptable, Moussa Fall a fermement répliqué : « Ces accusations sont infondées. Sa désignation a précédé de plusieurs mois ma propre nomination à la Banque centrale, qui relève d’un processus indépendant. » Une réponse directe aux détracteurs qui y voyaient un conflit d’intérêts.
Un calendrier électoral lointain, une opportunité à saisir
Enfin, le coordinateur a appelé à la sérénité, rappelant que les prochaines élections présidentielles sont prévues dans *quatre ans. « Ce délai offre une fenêtre idéale pour construire un pacte national solide, renforçant nos institutions et notre démocratie », a-t-il conclu, invitant à « privilégier le pragmatisme aux postures ».
Par cette sortie médiatique, Moussa Fall tente de rassurer sur la transparence du processus tout en cadrant fermement les règles du jeu. Reste à voir si les opposants, notamment Biram Dah Abeid, adhéreront à cette feuille de route – ou exigeront des garanties supplémentaires pour s’y joindre. Le compte à rebours est lancé.