Les opérateurs de télécommunications font face à une double menace. Non seulement leurs services sont de plus en plus critiqués par les autorités pour leur mauvaise qualité, mais ils doivent aussi affronter des nouveaux concurrents qui risquent de chambouler leur position.
Prenons l’exemple de Rimatel, l’entreprise menée par Zein Abidine Ould Cheikh Ahmed. Contrairement aux opérateurs historiques, Rimatel bénéficie de conditions d’entrée sur le marché très avantageuses, ce qui lui permet de proposer des services similaires à un coût réduit.
Imaginez la scène : Rimatel entre sur le marché avec un simple ticket pour offrir de l’Internet fixe haut débit. Jusque-là, tout va bien. Mais en mai 2022, surprise ! Une inspection de l’ARE révèle que Rimatel joue avec les règles en utilisant un code réseau mobile non autorisé. En gros, ils proposent des services très proches de ceux d’une licence mobile, mais sans en avoir le droit. Résultat, l’ARE intervient et oblige Rimatel à se cantonner au fixe. Pourtant, l’avantage reste de leur côté : ils ont eu des conditions d’accès bien plus douces que les géants de toujours, ce qui continue de soulever les sourcils.
« Concurrence ou inégalité ? Les opérateurs historiques face à la montée des nouveaux acteurs »
À l’origine, l’ARE avait distribué des « autorisations générales » à Rimatel et à une poignée d’autres pour installer des réseaux de boucle locale radioélectrique (BLR). L’idée ? Remuer un peu la concurrence sur le marché de l’Internet fixe en Mauritanie, qui avait grand besoin d’un coup de fouet.
Mais voilà, ces nouveaux acteurs ont maintenant un sérieux atout : ils opèrent avec des conditions bien plus avantageuses. Du coup, ils se retrouvent à jouer dans la même cour que les anciens poids lourds comme Mauritel, Mattel et Chinguitel. Pour ces vétérans, qui ont dû débourser des sommes colossales pour leurs licences et infrastructures, cette nouvelle dynamique ressemble à une concurrence déloyale… et la tension monte.
« Nouveaux venus, anciennes règles : la bataille des télécoms s’intensifie en Mauritanie »
En clair, Rimatel a eu des portes grandes ouvertes là où les anciens opérateurs ont dû passer par des chemins semés d’embûches. Et aujourd’hui, ça se voit : Rimatel et ses compères, avec leurs autorisations et leurs réseaux BLR, se positionnent sans complexe face aux vieux briscards comme Mauritel, Mattel et Chinguitel. Ces derniers, qui ont dû investir des fortunes dans des licences coûteuses et un réseau tentaculaire, voient dans cette situation une sorte de passe-droit.
Une concurrence déloyale qui met à l’épreuve les opérateurs historiques
Il faut souligner que de son côté, Moov Mauritel, l’un des leaders nationaux, vient de lancer un programme d’investissement de 35,2 millions de dollars pour moderniser ses infrastructures et améliorer la qualité de son réseau. Cet effort est une réponse aux nombreuses plaintes des usagers et aux mises en garde de l’Autorité de Régulation (ARE), qui trouve la qualité de leurs services bien en dessous des normes.
Mais cet investissement pèse lourdement sur les finances de Mauritel, déjà sous pression. Et dans le même temps, les nouveaux entrants peuvent se permettre de rivaliser sur les mêmes services sans devoir supporter des coûts d’entrée aussi élevés.
Les nouveaux acteurs bousculent le marché des télécommunications
Les nouvelles entreprises débarquent sur le marché avec des conditions ultra-favorables, et aujourd’hui, elles ont les moyens de tenir tête aux anciens, comme Mauritel, Mattel, et Chinguitel. Pour ces acteurs historiques, qui ont déboursé des sommes colossales pour leurs licences et injecté des millions dans leurs réseaux, cette situation ressemble fort à une concurrence injuste.
Face à cette réalité, Mauritel qui détient fièrement 52 % du marché de la téléphonie mobile — se voit forcée d’accroître ses investissements pour protéger sa place et offrir de meilleurs services. Mattel, de son côté, a également modernisé son réseau en partenariat avec Huawei pour rester dans la course.
Cependant, ces efforts ont un coût, et pour les opérateurs de longue date, le poids financier de ces investissements risque de peser lourd. D’autant plus que la menace de sanctions s’ajoute à leurs défis : Mauritel, par exemple, pourrait se voir infliger une amende de 313,2 millions d’ouguiyas en raison de la qualité insuffisante de ses services.
Le cas de Rimatel met en lumière une tension qui monte dans le secteur des télécommunications en Mauritanie. Avec ces conditions d’accès facilitées pour certains nouveaux venus, les opérateurs historiques commencent à se demander si les règles du jeu sont vraiment équitables.
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