Il contrôle le pays d’une main de fer. Le général Mahamat Idriss Déby Itno a été déclaré vainqueur de la présidentielle, jeudi 9 mai, trois ans après avoir pris le pouvoir à la tête d’une junte militaire, dans un scrutin mis en doute par l’opposition et des ONG internationales.
Il a recueilli 61,03 % des voix, selon les résultats officiels provisoires de la commission électorale qu’il a nommée. Il a battu son Premier ministre Succès Masra, qui lui conteste cette victoire, et qui n’a recueilli que 18,53 % des voix, selon ces résultats qui doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel, lequel a également été nommé par le chef de la junte.
Huit autres candidats se sont partagé les miettes des suffrages et Albert Pahimi Padacké, ancien Premier ministre (2016-2018) arrivé en troisième position, a appelé le vainqueur et lui a « souhaité plein succès dans l’exercice de son mandat », selon une déclaration relayée par Alwihda Info, un hebdomadaire tchadien. Le taux de participation s’est officiellement élevé à 75,89 %, a annoncé le président de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) qui a proclamé les résultats.
Succès Masra conteste la victoire et appelle à la mobilisation
« Au vu de cette large victoire, je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a énoncé Mahamat Idriss Déby Itno dans un très bref discours télévisé au ton monocorde, promettant de mettre en œuvre ses « engagements ». Ce scrutin devait marquer la fin d’une transition militaire de trois ans et nombre d’observateurs l’estimaient joué d’avance en faveur du général, proclamé chef le 20 avril 2021 pour remplacer son père Idriss Déby Itno qui venait d’être tué par des rebelles en se rendant au front, après avoir dirigé pendant 30 années durant, ce vaste pays sahélien parmi les plus pauvres du monde.
Plus farouche pourfendeur de « la dynastie Déby » alors, l’économiste Succès Masra s’était finalement rallié à la junte et le général l’avait nommé Premier ministre quatre mois avant le scrutin. Le reste de l’opposition, muselée et violemment réprimée, dans le sang parfois, l’avait accusé d’être un « traître » et d’être candidat à la présidentielle pour « donner un vernis démocratique et pluraliste » à un scrutin joué d’avance pour Déby.
Mais l’opposant a surpris tout le monde en rassemblant des foules considérables durant sa campagne. Il a affirmé dans la soirée de jeudi, dans un long discours sur Facebook publié avant l’annonce des résultats, qu’il était élu dès le premier tour en accusant le camp de Mahamat Idriss Déby Itno d’avoir truqué les résultats pour annoncer la victoire du général. Invoquant la compilation des comptages des bulletins par ses propres partisans, il a appelé les Tchadiens à « ne pas se laisser voler la victoire » et à la « prouver » en « se mobilisant pacifiquement, mais fermement ».
Il contrôle le pays d’une main de fer. Le général Mahamat Idriss Déby Itno a été déclaré vainqueur de la présidentielle, jeudi 9 mai, trois ans après avoir pris le pouvoir à la tête d’une junte militaire, dans un scrutin mis en doute par l’opposition et des ONG internationales.
Il a recueilli 61,03 % des voix, selon les résultats officiels provisoires de la commission électorale qu’il a nommée. Il a battu son Premier ministre Succès Masra, qui lui conteste cette victoire, et qui n’a recueilli que 18,53 % des voix, selon ces résultats qui doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel, lequel a également été nommé par le chef de la junte.
Succès Masra conteste la victoire et appelle à la mobilisation
« Au vu de cette large victoire, je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a énoncé Mahamat Idriss Déby Itno dans un très bref discours télévisé au ton monocorde, promettant de mettre en œuvre ses « engagements ». Ce scrutin devait marquer la fin d’une transition militaire de trois ans et nombre d’observateurs l’estimaient joué d’avance en faveur du général, proclamé chef le 20 avril 2021 pour remplacer son père Idriss Déby Itno qui venait d’être tué par des rebelles en se rendant au front, après avoir dirigé pendant 30 années durant, ce vaste pays sahélien parmi les plus pauvres du monde.
Plus farouche pourfendeur de « la dynastie Déby » alors, l’économiste Succès Masra s’était finalement rallié à la junte et le général l’avait nommé Premier ministre quatre mois avant le scrutin. Le reste de l’opposition, muselée et violemment réprimée, dans le sang parfois, l’avait accusé d’être un « traître » et d’être candidat à la présidentielle pour « donner un vernis démocratique et pluraliste » à un scrutin joué d’avance pour Déby.
Mais l’opposant a surpris tout le monde en rassemblant des foules considérables durant sa campagne. Il a affirmé dans la soirée de jeudi, dans un long discours sur Facebook publié avant l’annonce des résultats, qu’il était élu dès le premier tour en accusant le camp de Mahamat Idriss Déby Itno d’avoir truqué les résultats pour annoncer la victoire du général. Invoquant la compilation des comptages des bulletins par ses propres partisans, il a appelé les Tchadiens à « ne pas se laisser voler la victoire » et à la « prouver » en « se mobilisant pacifiquement, mais fermement ».
Un scrutin mis en doute par des ONG et l’UE
Au diapason du reste de l’opposition qui appelait à boycotter le scrutin, la Fédération Internationale pour les droits humains (FIDH) s’est inquiétée le 3 mai d’une « élection qui ne semble ni crédible, ni libre, ni démocratique », « dans un contexte délétère marqué par […] la multiplication des violations des droits humains ».
Dimanche, quatre organisations de la société civile tchadienne, dont la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH), s’étaient insurgées contre le refus de la commission électorale de délivrer des accréditations à 2 900 de leurs membres pour « l’observation du scrutin », malgré des demandes soumises « dans les délais requis ». L’Union européenne (UE) a déploré cette mise à l’écart quelques jours plus tard, nuisible selon elle à « la transparence » de l’élection présidentielle. La mission politique de l’UE au Tchad a « soutenu une observation citoyenne tchadienne par des fonds de l’UE », a indiqué à l’AFP Sona Jarosova, cheffe de la mission.
Mercredi, le parti de Succès Masra, « Les Transformateurs », a dénoncé des « menaces graves » contre son chef et ses partisans ainsi que « des violences et arrestations arbitraires » visant ces derniers depuis le scrutin.
Le général Déby avait été adoubé dès son installation par l’armée en 2021 par une communauté internationale, France en tête, prompte à condamner les putschistes ailleurs en Afrique. Paris entretient encore un millier de militaires au Tchad, considéré comme un pilier de la lutte contre les jihadistes au Sahel, après que les soldats français ont été expulsés du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
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