Le Sahel en quête de soutien : le Mali fustige l’ONU et mise sur des alliances alternative
« Les Nations Unies comptent les morts, mais ne combattent pas le terrorisme. » C’est par ces mots tranchants qu’Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, a résumé son exaspération lors du Forum diplomatique d’Antalya. Pour lui, l’inaction de l’ONU au Sahel contraste avec les discours internationaux sur la sécurité.
En marge de l’événement, Diop a pointé du doigt les « doubles standards » de certaines nations occidentales, accusées de bloquer l’accès aux ressources militaires pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger, membres de l’Alliance du Sahel. Une situation qui a poussé ces pays à diversifier leurs partenariats : « Nous avons négocié des contrats d’armement avec la Turquie, la Chine et la Russie. Ces transactions sont légales, transparentes, et répondent à un besoin vital », a-t-il insisté, rejetant toute idée de dépendance gratuite.
Le ministre a aussi qualifié d’« aveugles » les sanctions de l’Union africaine contre les États sahéliens, estimant qu’elles aggravent les fragilités plutôt que de les résoudre. « Comment stabiliser une région en lui refusant les outils de sa défense ? », a-t-il interrogé, appelant à une coopération inclusive.
L’Alliance du Sahel, selon Diop, reste ouverte à toute collaboration internationale pour une intégration régionale solide. Une position soutenue par les délégations du Niger et du Burkina Faso, présentes à ses côtés, ainsi que par des diplomates de divers horizons.
Une voix commune face aux défis
Cette tribune turque a servi de caisse de résonance à un message clair : les pays du Sahel entendent rompre avec les approches traditionnelles, jugées inefficaces, et construire des alliances pragmatiques. Un virage stratégique qui illustre leur détermination à reprendre le contrôle d’une sécurité longtemps externalisée.