Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déclaré lundi qu’il avait respecté la date limite du 6 novembre courant pour se soumettre au panel indépendant chargé d’enquêter sur des accusations criminelles portées contre lui concernant l’affaire «Farmgate».
La présidente de l’Assemblée nationale (Parlement), Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a nommé l’ancien juge en chef Sandile Ngcobo, le juge Thokozile Masipa et l’avocat Mahlape Sello au panel qui procédera à une évaluation préliminaire de la motion de destitution déposée par le Mouvement de transformation africaine (ATM) contre Ramaphosa.
Dans un communiqué, la Présidence a déclaré que la soumission de Ramaphosa au panel indépendant «affirme sa coopération engagée avec une procédure régulière». «Le Président s’était toujours assuré que tout au long de son mandat de Président, il respecterait son serment d’office et donnerait l’exemple dans son respect de la Constitution, de ses institutions, de la procédure régulière et de la règle de droit», note-t-elle.
La même source ajoute que Ramaphosa «nie catégoriquement avoir violé ce serment de quelque manière que ce soit et nie être coupable des allégations portées contre lui».
Le panel évaluera maintenant s’il existe suffisamment de preuves contre le chef de l’Etat pour que le Parlement procède à une enquête en vertu de l’article 89 et doit conclure ses délibérations dans les 30 jours et faire rapport à l’Assemblée nationale.S’il décide de procéder à une enquête, l’affaire doit être renvoyée à une Commission d’impeachment spécialement constituée.
Plusieurs voix s’étaient élevées récemment demandant au Président Ramaphosa de se retirer pour son implication présumée dans l’affaire «Farmgate».
C’est le cas de l’ancien Président Thabo Mbeki et de l’actuelle ministre du Tourisme, Lindiwe Sisulu, qui a déclaré dans une interview qu’à la lumière du scandale de Phala Phala, le Président devrait se retirer conformément aux résolutions du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994.
Le chef de l’ATM, Vuyo Zungula, avait présenté une motion demandant à l’Assemblée d’ouvrir une enquête sur la destitution du Président Ramaphosa pour «violation grave de la constitution ou de la loi et faute grave».
Selon cette motion, le Président sud-africain fait face à quatre chefs d’accusation liés à la dénonciation inappropriée du crime et au conflit d’intérêts personnels avec sa position officielle.
Zungula a déposé la requête après que l’ancien chef du renseignement, Arthur Fraser, a déposé en juin dernier une plainte concernant la dissimulation d’un vol de millions de dollars américains commis en 2020 dans la ferme Phala Phala de Ramaphosa à Limpopo.
Selon la plainte de Fraser, des cambrioleurs s’étaient introduits en février 2020 dans une propriété privée du chef d’État, où ils ont volé des millions de dollars en espèce. La plainte accuse Ramaphosa d’avoir dissimulé le cambriolage à la police et l’argent au fisc, d’avoir organisé l’enlèvement et l’interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu’ils gardent le silence.
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