Un imbroglio politico-religieux aux répercussions inattendues.
Des révélations explosives secouent la ville de Sélibaby, mettant en lumière une affaire mêlant tensions confessionnelles, dysfonctionnements administratifs, sécuritaire et conséquences politiques. Au cœur du tumulte : l’exhumation controversée du corps d’un étranger chrétien, enterré dans un cimetière musulman, et le limogeage en cascade de hauts responsables locaux.
Conversion, repentir et un mort au centre de la discorde.
L’histoire prend racine il y a deux ans, lorsque près de 80 citoyens mauritaniens et maliens, majoritairement negroafrcains, se convertissent au christianisme. Sous pression des autorités religieuses, la plupart abjurent leur nouvelle foi, à l’exception de quelques Maliens. Parmi eux, un homme décède récemment dans un accident de moto. Son frère et des voisins informent alors l’imam que le défunt, resté chrétien, ne peut reposer en terre musulmane.
Le gouverneur dans l’œil du cyclone
Alerté, le gouverneur, alors absent, exige des preuves formelles de la non-appartenance du défunt à l’islam. L’imam rétorque que le témoignage des proches suffit. En l’absence de consensus, le corps est inhumé selon les rites chrétiens dans le cimetière musulman, déclenchant une vague d’indignation. Lors de la prière du vendredi, les religieux dénoncent une « profanation », qualifiant le défunt d’« infidèle ». La fureur populaire culmine avec l’exhumation sauvage du corps, traîné puis réinhumé hors des limites sacrées.
Chute en cascade et questions sans réponses
La crise conduit au renvoi du gouverneur et de responsables sécuritaires. Si certains estiment que ces derniers ont négligé les avertissements religieux, d’autres s’interrogent : les services de sécurité ont-ils réellement enfreint des ordres, justifiant leur destitution, ou sont-ils les boucs émissaires d’une administration dépassée ?
L’exigence de vérité
L’affaire, loin de s’apaiser, alimente débats et divisions. La population réclame une enquête impartiale pour clarifier les responsabilités et apaiser les tensions communautaires. Entre enjeux identitaires, pression religieuse et gestion politique, Sélibaby incarne les défis d’une cohabitation interconfessionnelle fragile, où un simple enterrement peut déchaîner les passions.
Épilogue incertain
Alors que les autorités tentent de restaurer la paix sociale, une question persiste : cet événement marquera-t-il un tournant dans la gestion du pluralisme religieux en Mauritanie, ou n’est-il que le symptôme de fractures plus profondes ? L’avenir le dira, mais l’urgence d’un dialogue apaisé se fait criante.