Dans un communiqué sans concession, le Syndicat des Éditeurs de la Presse Mauritanienne a vivement condamné l’incarcération abusive du journaliste Mohamedy Ould Al-Shanguiti, directeur de la plateforme Ajil, exigeant des excuses officielles au 4eme pouvoir pour cette violation flagrante de la loi de 2011 sur la dépénalisation des délits de presse.
Le Syndicat dénonce avec la plus grande fermeté cette erreur judiciaire impardonnable, qui constitue un dangereux recul des libertés publiques et une insulte à l’État de droit. Dans un pays où les délits de presse sont dépénalisés depuis plus d’une décennie, cette décision arbitraire envoie un signal alarmant sur la dérive autoritaire des institutions.
Face à cette situation intolérable, le Syndicat des Éditeurs de la Presse Mauritanienne exige :
- La libération immédiate du journaliste Mohamedy Ould Al-Shanqiti
- Des excuses publiques des autorités judiciaires au 4eme pouvoir
- L’intervention personnelle du Président de la République pour garantir le respect des lois sur la liberté de la presse
En voici le Communiqué
COMMUNIQUÉ URGENT DU SYNDICAT DES ÉDITEURS DE LA PRESSE MAURITANIENNE
Contre la répression arbitraire et l’étouffement de la liberté de la presse
Le Syndicat des Éditeurs de la Presse Mauritanienne dénonce avec la plus vive indignation la cabale judiciaire ignoble orchestrée contre le confrère Mohamedy Al-Shanqiti, directeur de la plateforme médiatique Ajil/ et membre éminent du comité des médias du mouvement Kafana. Cette manœuvre répressive, digne des heures les plus sombres de la censure, constitue une attaque frontale contre la liberté de la presse, pilier sacré de toute démocratie.
Scandale juridique et mépris des lois
La décision scandaleuse d’incarcérer notre collègue avant même son jugement est une insulte à la justice et une violation flagrante du principe de présomption d’innocence. Pire encore : la Mauritanie a depuis 2011 dépénalisé les délits de presse relatifs aux publications ; en supprimant les peines d’emprisonnement prévue dans certains articles de la loi 2006-017 en rapport avec l’injure et la diffamation envers les particuliers » Comment expliquer, dès lors, cet emprisonnement arbitraire, sinon par une volonté délibérée d’intimider la presse indépendante et de museler toute voix critique ?
Un deux poids, deux mesures révoltantes
Alors que le média à l’origine des informations incriminées n’a subi aucune poursuite, c’est le journaliste Mohamed Al-Shanqiti, simple relai professionnel de faits déjà divulgués, qui est jeté en prison. Où est la logique ? Où est l’équité ? Ce traitement inique prouve que cette affaire n’est qu’un prétexte pour punir la presse intègre, coupable uniquement d’avoir fait son métier : informer le public avec rigueur, sans manipulation ni partialité.
La Constitution bafouée, les engagements internationaux piétinés
Cette persécution judiciaire est non seulement une trahison des principes constitutionnels mauritaniens et des conventions internationales sur les droits humains, que l’État s’est pourtant engagé à respecter, mais aussi un mépris a la profession. En criminalisant le journalisme, les autorités creusent la tombe de la démocratie et salissent la réputation d’un pays qui se targue de progressisme et remet en cause son dernier classement de RSF.
Exigences immédiates et avertissement solennel
Face à cette dérive autoritaire, le Syndicat des Editeurs de la Presse Mauritanienne
Exige avec la plus grande fermeté :
- La libération immédiate et sans condition de Mohamed Al-Shanqiti.
- L’arrêt des poursuites abusives contre les médias et journalistes indépendants.
- Des excuses publiques des autorités judiciaires pour ce déni de justice.
4.L’intervention personnelle du Président de la République Mohamed Ould Cheikhe Al Ghazouani pour garantir le respect des libertés fondamentales.
Nous mettons en garde les instigateurs de cette machination : l’histoire jugera sévèrement ceux qui étouffent la liberté au nom de l’ordre. Le Syndicat des Editeurs de la Presse Mauritanienne, soutenu par des réseaux internationaux de défense des droits, ne restera pas silencieux. Nous appelons la société civile, les partenaires au développement à Nouakchott et à l’étrangers et tous les défenseurs de la démocratie à se mobiliser contre cette dérive tyrannique.
Cette affaire marque un tournant critique : la Mauritanie doit choisir entre honorer ses engagements démocratiques ou sombrer dans la répression systématique des voix libres. Le Syndicat des Éditeurs de la Presse Mauritanienne appelle l’ensemble de la profession journalistique et la société civile à rester vigilants face à cette dérive inquiétante
La presse n’est pas un ennemi. La vérité n’est pas un crime.
Lâcher aujourd’hui Mohamed Al-Shanqiti, c’est sauver demain la Mauritanie du discrédit et de l’autoritarisme.
La liberté de la presse est non-négociable.
Le combat continue.
Syndicat des Éditeurs de la Presse Mauritanienne
Pour la vérité. Pour la justice. Pour la Mauritanie.
Nouakchott 16/04/2025
Le Bureau Exécutif