Incidents techniques et défauts de sécurité au cœur des inquiétudes
Deux fuites de gaz survenues récemment en Mauritanie, l’une en mer et l’autre dans une installation terrestre, révèlent des failles alarmantes dans la gestion des infrastructures énergétiques.
Fuite sous-marine : le champ GTA dans le viseur
Le 19 février, une fuite a été détectée sur le champ gazier offshore Grand Tortue Ahmeyim (GTA), site stratégique exploité par BP et Kosmos Energy à la frontière mauritano-sénégalaise. Cet incident a immédiatement alerté les ONG environnementales et les pêcheurs locaux, qui redoutent des dommages irréversibles sur la biodiversité marine et l’équilibre socio-économique de la région.
Fuite aérienne à Nouakchott : une négligence à haut risque
Quelques jours plus tard, c’est la Société mauritanienne de Gaz (Somagaz) qui a fait face à un incident critique. Lors du chargement d’une citerne de butane d’une capacité de 20 tonnes, un joint défectueux a cédé, entraînant un échappement de gaz dans l’atmosphère. Paniqués, les employés ont tardé à réagir, par manque d’équipements adaptés.
L’intervention urgente d’un spécialiste externe a permis d’éviter le pire. La raison de ce retard ? L’absence d’une clé en bronze, outil anti-étincelle indispensable pour manipuler les conduites en cas de fuite. Une négligence qui aurait pu transformer la citerne en bombe à retardement, risquant de détruire l’installation et ses environs.
Un modèle de gestion contesté
Ces deux événements relancent le débat sur la privatisation des secteurs énergétiques sensibles. Les critiques dénoncent :
– La priorité accordée aux profits plutôt qu’à la maintenance des infrastructures.
– Le désengagement de l’État dans le contrôle technique et environnemental.
Si la fuite de Nouakchott n’a libéré qu’une partie des 20 tonnes de gaz, elle expose un problème systémique : l’impréparation face aux urgences. Pour les défenseurs de l’environnement, ces incidents sont des avertissements ignorés, susceptibles de dégénérer en catastrophes humaines et écologiques.
Entre risques maritimes et terrestres, la Mauritanie doit urgemment renforcer ses normes de sécurité et reprendre la main sur des infrastructures trop souvent laissées à l’abandon.
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