– Du 28 Novembre 1960 au 28 novembre 1978 ,le régime civil de feu Mokhtar Ould Daddah a duré 17ans…Il a construit la capitale Nouakchott, il a nationalisé les mines de fer, il a créé l’ouguiya, il a construit la route de l’espoir, et les deux autres nationales, il a construit le port de Nouakchott, l’hôpital national, le lycée national, la maison des jeunes, la maison de la culture…..
La Mauritanie s’est construite dans l’honneur, la fraternité et la justice mais aussi dans la probité, la décence et le sens de l’Etat et de la république….Certes les balbutiements y étaient perceptibles mais les premiers pas d’un nouveau né sont toujours imprécis; Fragile qu’il est ses membres sont encore peu solides pour le porter….
De 1978 à nos jours la main mise militaire sur le pays est perceptible. Les coups d’états ont succédé aux coups d’états, deux colonels et deux généraux se sont relayés à la tête du pays tantôt au nom de la grande muette, tantôt troquant la tenue militaire, au moins en ce qui concerne trois d’entre eux, contre le costume civil et prenant le pouvoir par le truchement d’élections dont le manque de transparence a été décrié à chaque fois par l’opposition…..
La seule « démocratie militaire » au monde s’appuyant sur les lobbys ploutocratoféodaux a ainsi assuré sa mainmise sur le pays….Une emprise de quelques centaines de personnes sur les rouages politiques, administratifs et économiques a engagé la Mauritanie dans une gabegie, une incurie et une corruption qui ont bloqué tout décollage et tout développement réel jusqu’à nos jours…
Pire c’est une période où les enrichissements illicites criants et même insultants et impudiques ont terni l’image de l’Etat dans les esprits et ont créé dans la conscience populaire la légitimité du phénomène de la course effrénée vers la recherche des biens matériels quitte à enfreindre les textes et les mœurs.
Ould Taya aura beau électrifier, aura beau inciter à la lecture, aura beau traîner les mauritaniens par le voile et le boubou vers les cybercafés et les salles de lecture, Ould Abdel Aziz aura beau créer moult infrastructures, aura beau engager le pays vers la modernité ….rien n’y fit…les mauritaniens sont restés les mêmes….la confiance entre le peuple et ces présidents est immuablement imprécise, volatile, floue, car non fondée sur le libre arbitre et la conscience éveillée.
Par milliers on peut les retrouver répondant à tel ou tel appel pour donner de la voix dans un meeting ou voter en masse sans vraiment réfléchir à leur acte ni lui accorder l’importance quil faut…
Pire ils sont capables par centaines sinon par milliers de voter soit sous une action corruptrice soit sous l’aveugle soumission à un féodal, un chef de tribu, un religieux, ou un homme d’affaires.. Ces hommes et ces femmes sans principes ni convictions sont les mêmes qui jetteront aux gémonies ces mêmes présidents après leur flagornerie hypocrite.
Ces tares nos dirigeants en ont non seulement profité mais les ont entretenues et renforcées depuis 1978. Le sens de l’abus de la donne tribale, ethnique, des castes une aubaine pour Machiavel s’il vivait encore.
Cet usage des stratifications sociales pour casser toute force unie d’opposition, le recours aux anachronismes sociaux et religieux comme mode de gouvernance est la marque du président Ghazouany qui va finir l’un des plus faibles mandats présidentiels que la Mauritanie a connus depuis 1960…
Ni infrastructures d’envergure réalisées, ni amélioration du niveau de vie du mauritanien, ni lutte contre la gabegie et la corruption, pire une tolérance au laisser aller incompréhensible ont été la marque de ces cinq dernières années de gouvernance Ghazouanienne.
La Mauritanie va souffler ses 63 bougies, dont 45 sont, pour certains, les plus pessimistes, passées en pertes et profits vu les millions de milliards dépensés, pour d’autres les plus complaisants la Mauritanie a connu un réel développement….
Pour ma part je crois qu’il faut laisser les faits et chiffres parler, il faut se référer à l’état de notre éducation, de notre santé, de notre capitale, de nos villes, de leur configuration urbaine, de l’apparence des mauritaniens et mauritaniennes dans la rue, dans les quartiers périphériques, dans les zones rurales, etc….
Si la majorité est dans le dénuement c’est que l’optimisme des uns est hypocrite et béat et si cette majorité vit décemment c’est que les pessimisme des autres est malhonnête et injuste.
Bonne fête de l’indépendance.
Imam Cheikh.
Articles Similaires:
- Articles non Similaires