Dans un contexte de reprise des hostilités dans la Bande de Gaza, plusieurs pays du monde arabe ont été le théâtre de manifestations massives en soutien aux Palestiniens. Vendredi dernier, des rassemblements ont eu lieu en Jordanie, au Maroc et en Mauritanie, dénonçant ce que les manifestants qualifient de « guerre génocidaire » menée par Israël contre Gaza. Parallèlement, des parlementaires mauritaniens ont adressé une lettre au chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis, accusant Washington de complicité dans les violences.
Solidarité régionale et appels à l’action internationale
En Jordanie, des centaines de personnes ont défilé dans les rues d’Amman, la capitale, pour exprimer leur solidarité avec les habitants de Gaza, victimes de frappes aériennes meurtrières. Des discours ont été prononcés, appelant la communauté internationale à intervenir rapidement pour mettre fin aux crimes de guerre attribués à Israël. Le député jordanien Ahmed Al-Reqeb, présent lors de la manifestation, a exhorté son gouvernement à rompre les relations diplomatiques avec Israël et à annuler l’accord de paix liant les deux pays.
Au Maroc, des milliers de citoyens ont participé à des rassemblements organisés dans plusieurs villes, notamment Meknès, Casablanca, Fès et Oujda. Ces manifestations, qui ont suivi la prière du vendredi, ont vu les participants brandir des drapeaux palestiniens et scander des slogans exigeant la fin des violences à Gaza. Les manifestants ont également appelé à une plus grande mobilisation internationale pour protéger les civils palestiniens.
En Mauritanie, des centaines de personnes se sont rassemblées à Nouakchott, la capitale, pour condamner l’offensive israélienne. Les manifestants ont exprimé leur soutien à la résistance palestinienne et ont dénoncé le silence perçu de la communauté internationale face à la crise humanitaire à Gaza.
Une lettre accusatrice adressée aux États-Unis
Dans un geste symbolique, 37 parlementaires mauritaniens ont remis, jeudi, une lettre au chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis à Nouakchott, John Ice. Dans ce document, ils tiennent le gouvernement américain pour responsable des violences à Gaza, l’accusant de soutenir indirectement ce qu’ils qualifient de « génocide ». Cette démarche reflète la colère grandissante dans la région face au rôle perçu des États-Unis dans le conflit.
Bilan humain et condamnations judiciaires
Depuis la reprise des frappes israéliennes mardi dernier, plus de 700 Palestiniens ont été tués et près de 900 autres blessés, selon des sources locales. Ces attaques ont mis fin à une trêve fragile en vigueur depuis janvier. Depuis octobre 2023, le conflit a fait près de 50 000 morts, principalement des femmes et des enfants, et plus de 112 000 blessés.
Sur le plan judiciaire, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Par ailleurs, Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ), suite à une plainte déposée par des organisations de défense des droits de l’homme.
Ces manifestations et actions politiques soulignent l’urgence d’une intervention internationale pour mettre fin aux violences et protéger les civils à Gaza. Alors que la situation humanitaire continue de se détériorer, les appels à la justice et à la responsabilisation des acteurs du conflit se multiplient, tant sur le terrain qu’au sein des instances internationales.