La Mauritanie et l’Espagne ont confirmé, lors d’une rencontre officielle à Madrid, avoir déjoué plus de 3 500 tentatives de migration irrégulière à la source en 2025, contre plus de 10 000 en 2024. Ces chiffres, rendus publics à l’issue d’un entretien entre le ministre mauritanien de l’Intérieur Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine et son homologue espagnol Fernando Grande-Marlaska, illustrent la solidité du partenariat bilatéral.

« Ces résultats confirment la ferme détermination de la Mauritanie à relever les défis de la migration irrégulière et de la traite des êtres humains », a déclaré Fernando Grande-Marlaska.

Le ministre espagnol a également révélé une baisse notable des arrivées irrégulières aux îles Canaries — en recul de 59 % par rapport à la même période de 2024 — et de 36 % sur l’ensemble du territoire espagnol. Cette tendance positive témoigne de l’efficacité de la coopération sécuritaire entre les deux pays.

« La Mauritanie est un partenaire et un ami avec lequel nous partageons des liens historiques et une coopération exceptionnelle dans les domaines de la migration et de la sécurité », a-t-il souligné.

Depuis trois ans, les deux pays intensifient leurs échanges à haut niveau. Plus de 40 membres de la Police nationale et de la Garde civile espagnoles sont actuellement déployés en Mauritanie, où ils mènent des opérations conjointes avec les forces locales pour traquer les réseaux de passeurs et sécuriser les frontières maritimes et terrestres.

La Garde civile espagnole participe également au programme européen GARSI-Sahel, aux côtés des forces françaises, italiennes et portugaises. Ce dispositif a permis la création de deux unités spécialisées de la Gendarmerie mauritanienne entre 2017 et 2023. Une troisième unité est en cours de mise en place à Aleg.

Le ministre espagnol s’est engagé à plaider au sein de l’Union européenne pour un renforcement du partenariat euro-mauritanien sur la migration, saluant le rôle stratégique de la Mauritanie dans la stabilité régionale du Sahel.