Le Professeur Outouma Soumaré aura été la grande révélation de cette Présidentielle de 2024. Éminent neurochirurgien qui a préféré quitter le confort de la pratique de sa profession dans les hôpitaux français pour la précarité de la médecine en Mauritanie, Outouma Soumaré était surtout connu pour le sacerdoce qu’il portait à l’hôpital des spécialités (communément appelé « hôpital Dia) et à l’université de Nouakchott où il est très apprécié par ses étudiants. Mais l’on oublie que l’homme a aussi une fibre politique et humanitaire qui l’a conduit à militer au sein de l’opposition et justifie, amplement, la décision qu’il avait prise de se porter candidat à la présidentielle de 2024.
Après avoir soigné des centaines de Mauritaniens, voire des milliers, le neurochirurgien voulait aussi guérir la Mauritanie, ce pays qu’il aime tant, de ces maux qui l’empêche d’être un pays « normal ». Car, comme il l’a répété, à maintes reprises, lors de la campagne, c’est une déraison de vivre dans un pays qui a des potentialités économiques énormes (fer, or, cuivre, poisson, terres cultivables, etc.) et de ne pouvoir assurer aux populations ce qu’ailleurs l’on considère comme un minimum vital en matière de santé, d’éducation, de routes, d’eau et d’électricité.
Bien conscient des enjeux du développement de la Mauritanie, il a le mot juste pour en décrire les maux : « La question de l’éducation nationale met en exergue l’hypocrisie de ceux qui nous dirigent ». Son analyse de « l’état-profond oligarchique » qui mine le développement de la Mauritanie lui a attiré un surplus de sympathie venu s’ajouter à l’estime qu’il avait déjà en tant que praticien.
Il disait, dans une récente interview, qu’effectivement « l’union de l’opposition est l’idéal pour permettre de renverser une situation de monopole absolu sur l’exercice du pouvoir en Mauritanie. Mais encore aurait-il fallu qu’elle ait été préparée il y a plusieurs années, et qu’il y ait certaines personnalités qui se dégagent progressivement, tout en apprenant à travailler ensemble dans le cadre de la confiance, et autour d’un projet commun, où les grandes idées sont débattues, convenues, homogénéisées et défendues ensemble, chacun avec son point de vue, sa personnalité, ou son mouvement politique ».
Otouma Antoine Souleïmane Soumaré a critiqué la politique économique et sociale menée par la société nationale industrielle et minière (SNIM), pour son faible impact sur les populations et sur l’économie du pays.
Lors d’un meeting tenu par le candidat dans la ville de Zouerate, au nord de la Mauritanie, il a exprimé ses regrets de voir la société pointer au-delà de la centième place parmi les sociétés minière dans le monde alors qu’elle figurait dans le top 10 il y a encore quelques années.
Outouma Soumaré, avec l’amabilité qu’on lui connait, en tant que médecin, a aussi tranché avec les autres candidats, par la simplicité, la proximité et l’entregent qui ont fait de lui un candidat atypique et auraient donné aux Mauritaniens, s’ils avaient vu juste, un Président de la République capable d’apporter de grands changements au pays et de le placer sur l’orbite de l’émergence.