Le samedi 4 mai 2024, l’armée mauritanienne a mené d’importantes manœuvres militaires sur le site de la 5ᵉ région militaire à Néma, dans l’est du pays. Ces exercices, supervisés par le ministre de la Défense nationale, Hanena Ould Sidi, ont impliqué l’utilisation d’armements légers, moyens et lourds, et ont été conduits par l’un des escadrons spéciaux de la région.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes à la frontière avec le Mali, exacerbées par la présence de groupes armés et de mercenaires russes du groupe Wagner. Des incursions répétées ont été signalées, notamment dans les villages de Madallah et Fassala, entraînant des pertes humaines et des destructions matérielles.
Les manœuvres de Néma ont pour objectif de tester la réactivité des unités face à divers scénarios de menaces transfrontalières. Selon un communiqué de l’état-major, ces exercices ont démontré « le haut niveau de professionnalisme et de préparation des forces engagées », soulignant leur capacité à « faire face à toute forme de menace sur le terrain ».
La région de Néma, historiquement vulnérable aux incursions djihadistes, bénéficie depuis 2019 du déploiement des brigades méharistes. Ces unités mobiles, alliant sécurité et développement, ont contribué à maintenir un maillage territorial efficace, réduisant ainsi les risques d’infiltration armée.
Par ailleurs, le camp de réfugiés de Mbera, situé à proximité de la frontière, abrite plus de 120 000 personnes ayant fui les violences au Mali. Cette situation humanitaire complexe soulève des inquiétudes quant à d’éventuelles infiltrations de membres de groupes armés, malgré les efforts des autorités mauritaniennes pour assurer la sécurité de la zone.
Face à ces défis, la Mauritanie poursuit sa stratégie de renforcement de ses capacités de défense et de maintien de l’ordre, tout en collaborant avec ses voisins pour stabiliser la région du Sahel.
![]()