Urgence sur le champ gazier Tortue Ahmeyim : un cargo géant américain dépêché pour neutraliser une fuite dont le avait révélé avant hier.
En fait, une opération logistique internationale est en cours pour endiguer une fuite survenue sur l’un des puits du projet gazier Tortue Ahmeyim Grand, à cheval sur les eaux mauritaniennes et sénégalaises. Ce Mercredi, un Antonov-124 le plus gros avion cargo au monde a livré en urgence à l’aéroport de Nouakchott des équipements de pointe destinés à sécuriser le site.
Une course contre la montre technologique
Le matériel transporté, conçu pour le colmatage haute pression en milieu offshore, inclut des robots sous-marins et des capteurs intelligents capables de mesurer en temps réel le débit, la température et la pression du gaz. Fourni par une entreprise spécialisée dans les interventions d’urgence, il a été immédiatement pris en charge par BP, l’opérateur britannique du champ gazier. La société prévoit un acheminement par voie maritime vers la zone critique, située à plus de 100 km des côtes.
Fuite « sous contrôle », mais vigilance maximale
Selon des données transmises à la rédaction de Points Chauds, les systèmes de surveillance déployés par BP qualifient la fuite de « marginale », avec un débit estimé à moins de 0,5 m³/heure. « Aucun impact sur les écosystèmes marins ou les activités de pêche n’a été détecté à ce stade », précise un rapport interne. Toutefois, les équipes techniques restent en alerte : les courants marins de la zone, réputés imprévisibles, pourraient compliquer les opérations si le situation évolue.
Hier une source autorisée a précisé a la redaction de Points Chauds qu’il s’agit de fuite de gaz dans l’un des pipes où des bulles de gaz ont été découverts dans l’un des puits du projet GTA. et que les équipes techniques sont en train de contrôler la situation à l’aide des moyens et équipements bien identifiés et qui sont destinés à ce type de situation. L’impact sur l’environnement a été jugé, selon la meme source, négligeable et la solution définitive interviendra dans les prochaines heures, et consistera à l’installation d’une tête de vanne multifonctionnelle. Des équipements spécialisés et des équipes techniques ont été mobilisés pour soutenir les efforts de réparation.
Aujourd’hui, et dans un communiqué publié sur sa page Facebook officielle, le ministère de l’Environnement de Mauritanie a annoncé l’ouverture d’une enquête, tout en précisant qu’il mène, en collaboration avec les ministères du Pétrole et de la Pêche maritime ainsi que les autorités sénégalaises, une enquête approfondie pour maîtriser la situation et minimiser tout impact environnemental potentiel.
Coordination régionale et protocoles d’urgence
L’incident a mobilisé des acteurs clés au-delà de BP :
- Les garde-côtes mauritaniens et sénégalais patrouillent en périphérie de la zone d’exclusion.
- Un navire de support technique, équipé de bras robotisés, est en route depuis Dakar.
- Des experts américains de la société Wild Well Control, pionnière dans le contrôle de puits, superviseront les travaux.
La priorité reste le scellement définitif de la fuite d’ici 72 heures, selon le calendrier communiqué par BP. Une opération délicate, alors que le puits concerné est situé à plus de 2 000 mètres de profondeur.
Enjeux économiques et écologiques
Ce projet gazier, piloté par BP avec Kosmos Energy et les États africains, représente un investissement de 20 milliards de dollars. Un incident majeur pourrait compromettre son calendrier et raviver les tensions avec les ONG environnementales, déjà critiques sur les risques liés à l’exploitation offshore.
