JEU DANGEREUX À NOUAKCHOTT : Le Piège Géopolitique du Rapprochement Militaire.
Dans le bunker ultra-sécurisé du renseignement militaire mauritanien, une poignée de main calculée a scellé, un pacte qui pourrait enflammer la région. La visite “discrète” d’une délégation marocaine d’élite, menée par le Colonel Idriss Had Zeine, ne cache pas son ambition : ériger un rempart sécuritaire face au chaos sahélien. Mais ce partenariat stratégique, né dans l’urgence, se déploie sur un champ de mines géopolitique.
Le Timing qui Suscite la Méfiance :
Cette accélération militaire survient dans une fenêtre critique : à peine quelques semaines après que le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ait reçu une délégation du Front Polisario, un geste perçu à Rabat comme une provocation calculée. Le bruit des combats entre l’armée marocaine et le Polisario résonne à quelques kilomètres seulement de la frontière mauritanienne, transformant Nouakchott en observateur contraint d’un conflit brûlant. Le partenariat annoncé ressemble à une tentative de verrouillage stratégique dans l’urgence.
Le Piège Algérien :
Chaque avancée entre Rabat et Nouakchott est scrutée avec une froide hostilité par Alger, l’éternel rival régional du Maroc. L’Algérie, principal soutien du Polisario et puissance incontournable du Sahel, pourrait voir dans ce rapprochement militaire une menace directe à sa sphère d’influence. Des sources sécuritaires régionales avertissent : « Cette alliance n’est pas un bouclier, mais un conducteur de tensions.
Une Coopération à Haut Risque :
Si Rabat met sur la table sa technologie de pointe (drones, surveillance électronique) pour renforcer les défenses mauritaniennes face aux trafics et groupes armés, le prix politique pourrait être exorbitant. Nouakchott cherche-t-elle un véritable partenaire, ou utilise-t-elle Rabat comme contrepoids temporaire dans un jeu d’équilibre périlleux ? Le risque est double pour la Mauritanie : s’aliéner Alger tout en s’enrôlant dans le conflit du Sahara Occidental, dont elle cherche traditionnellement à se tenir à distance.
Rappelons qu’un accord de coopération dans le domaine de la défense a été signé à l’issue d’une rencontre en Algérie au mois d’avril, sans que son contenu soit dévoilé. Cette rencontre s’est tenue dans le cadre de la visite en Algérie du ministre mauritanien de la Défense, Hanena Ould Sidi, à la tête d’une délégation militaire. Côté algérien, elle a réuni le ministre de la Défense nationale, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha, également chef d’état-major de l’Armée nationale populaire.
L’Échiquier Instable :
La signature d’un mémorandum et les échanges de courtoisie à Nouakchott ne masquent pas la fragilité de l’édifice. Ce « partenariat stratégique » place la Mauritanie en première ligne d’une rivalité régionale explosive, tandis que le Maroc y voit un moyen de sécuriser son flanc sud vulnérable. Mais dans cette région minée par les conflits gelés et les jeux de pouvoir, la nouvelle alliance ressemble moins à une forteresse qu’à un pari audacieux, où la prochaine étincelle pourrait venir du désert algérien ou des sables mouvants du territoire contesté du Polisario, aux portes mêmes de la Mauritanie.
La question demeure : Ce pacte scellé dans l’ombre des services de renseignement apaisera-t-il la tempête, ou soufflera-t-il sur les braises d’un incendie régional ?
Wait and see
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