Mauritanie, Bastion de Stabilité au Sahel : L’OTAN et Nouakchott Scellent une Alliance Stratégique Multidimensionnelle
Frédérique Jacquemin, responsable du programme de renforcement des capacités de défense de l’OTAN en Mauritanie, a révélé lors d’une interview exclusive au magazine « Al-Jeish » (publié par les forces armées mauritaniennes) les détails d’une collaboration renforcée entre l’Alliance et Nouakchott. Elle a décrit la Mauritanie comme un « point de stabilité et d’harmonie dans un environnement régional turbulent », soulignant son rôle pivot dans la sécurisation du Sahel, une zone prioritaire pour l’OTAN.
Les six piliers de la coopération OTAN-Mauritanie
Le partenariat, qualifié de « modèle de synergie », s’articule autour de six axes stratégiques :
1. Soutien aux forces spéciales : Formation et équipement des unités d’élite mauritaniennes pour des opérations anti-terroristes ciblées.
2. Sécurité maritime renforcée : Lutte contre la piraterie, le trafic d’armes et les migrations illégales via un contrôle accru des côtes.
3. Modernisation des systèmes de renseignement: Partage de technologies et de méthodologies pour anticiper les menaces.
4. Formation militaire intensive : Programmes sur mesure pour les officiers et soldats, incluant des simulations de crises complexes.
5. Intégration du personnel militaire retraité : Valorisation de l’expertise des anciens combattants dans la logistique ou la stratégie.
6. Gestion des armes légères et de petit calibre : Sécurisation des stocks et lutte contre la prolifération illicite.
Une collaboration équilibrée et des bénéfices réciproques
Contrairement à une relation classique de « donneur à receveur », Jacquemin a insisté sur la réciprocité de ce partenariat :
« L’OTAN ne se limite pas à transmettre son savoir-faire. Nous apprenons énormément de l’expérience mauritanienne, notamment dans la gestion des conflits asymétriques et la résilience face aux défis climatiques et sociaux. L’armée mauritanienne dispose de compétences uniques, précieuses pour nos stratégies régionales. »
Un comité de pilotage, co-dirigé par le ministère mauritanien de la Défense et des experts de l’OTAN, supervise les projets. Ce mécanisme a permis de décupler l’efficacité opérationnelle, avec des résultats tangibles comme la réduction des trafics en mer ou la neutralisation de cellules terroristes.
La Mauritanie, partenaire incontournable dans un Sahel en crise
Interrogée sur l’importance géostratégique de Nouakchott, Jacquemin a rappelé :
« La Mauritanie est le seul partenaire officiel de l’OTAN dans le Sahel. Cette position exclusive nous permet de comprendre les réalités locales et d’adapter nos interventions. Sa stabilité politique et son leadership sécuritaire en font un acteur clé pour contrer l’expansion des groupes armés. »
Cette alliance dépasse le cadre militaire : elle inclut un volet socio-économique, comme l’insertion des anciens militaires dans la vie civile, réduisant ainsi les risques de radicalisation.
Avec cette coopération multidimensionnelle, l’OTAN et la Mauritanie écrivent une nouvelle page de la sécurité au Sahel. Pour Jacquemin, ce partenariat prouve qu’une approche inclusive, combinant expertise internationale et savoir-faire local, est la clé pour stabiliser des zones en crise. La Mauritanie, en tant que « laboratoire de résilience », pourrait inspirer d’autres pays africains confrontés à des défis similaires.