Le 11 février, le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed El Amin, a officialisé une réorganisation des points de passage frontaliers, fixant leur nombre à 82 : 20 internationaux et 62 bilatéraux avec les pays voisins. Parmi ces passages, un nouvel axe terrestre reliant le Maroc à la Mauritanie via le Sahara Occidental, administré par Rabat, a été annoncé. Ce corridor de 53 km, en construction depuis plusieurs mois, traverse la ville de Smara, passe par la localité d’Amkala et aboutit à Bir UomGrein en Mauritanie.
Le projet inclut des infrastructures telles qu’une aire de repos, des installations sanitaires et une mosquée. Le gouverneur de la province de Smara, Ibrahim Boutoumilat, a supervisé la pose de la première pierre de l’aire de repos en présence d’élus locaux et de responsables civils et militaires.
La décision mauritanienne précise que les passages bilatéraux (article 2) sont réservés aux citoyens mauritaniens et aux ressortissants du pays voisin concerné, tandis que les passages internationaux (article 3) sont ouverts à tous, sous réserve du respect des lois locales. La gestion de ces points relève des autorités compétentes, selon leur statut.
Ce nouveau passage Amgala-Bir UomGrein, ajouté à celui de Gargaratt, pourrait effacer de facto la zone tampon qui séparait jusqu’ici la Mauritanie des territoires contrôlés par le Maroc au Sahara Occidental. Une évolution perçue comme un tournant stratégique dans la gestion des frontières et des relations mauritano-marocaines, avec des répercussions majeures sur le dossier sensible du Sahara Occidental.