Paris et Dakar, titre majeur de l’épisode « Afrique française », qui signifie la nécessité de poursuivre les relations de l’Elysée avec ses anciennes colonies du continent africain, qui dans de nombreux pays ont transcendé les sphères d’influence politique et économique vers l’hégémonie culturelle.
Parmi les élites africaines, le Sénégal est surnommé « Petite France », car c’est l’un des pays où les colonialistes ont laissé des traces civilisationnelles et culturelles et ont obtenu à travers eux de multiples acquis politiques, car il a été un centre d’extension de leur influence et d’élargissement de la carte du monde. ses colonies vers de nombreuses régions d’Afrique de l’Ouest.
Après son indépendance en 1960, Dakar reste un point emblématique de la profondeur française en Afrique et s’intègre avec elle dans des partenariats économiques, politiques et militaires.
Coïncidant avec les transformations géopolitiques en cours dans la région ouest-africaine, centrées sur la révision des partenariats économiques et militaires et la reconsidération des relations avec l’étranger, des déclarations officielles ont été publiées par le nouveau régime sénégalais concernant la nécessité du départ des forces françaises de la base située à la périphérie de Dakar, ainsi que de revoir les accords qui unissent les deux pays dans de nombreux domaines.
Entre contraintes d’association et exigences de souveraineté et d’indépendance, le nouveau régime sénégalais est venu avec l’idée du partenariat plutôt que de l’éloignement et de l’égalité plutôt que de la subordination.
Des relations enracinées
La profondeur des relations entre la France et le Sénégal remonte à l’année 1872, lorsque Paris accorde à la ville de Saint-Louis le statut de commune nationale au sein de ce qu’on appelle alors les villes françaises d’outre-mer.
Depuis cette époque, Paris se concentre sur le Sénégal et fait du port de Saint-Louis un point de départ des navires commerciaux et militaires. Il devient la capitale de la fédération des colonies d’Afrique de l’Ouest qui comprend le Mali, la Mauritanie, la Guinée et la Côte d’Ivoire.
Bien que Dakar ait accédé à l’indépendance en 1960 et se distingue de nombreux pays soumis à Paris par sa conscience civique et sa maturité politique, elle reste un exemple de la pénétration des entreprises françaises et de leur domination sur les articulations de l’économie nationale.
Selon les données du ministère français des Affaires étrangères, Paris est le premier partenaire et investisseur au Sénégal et compte 250 entreprises dans le pays qui offrent 30 000 emplois et détient 40 % du stock d’investissements étrangers.
Les entreprises françaises détiennent 17,5 % des importations totales sur le marché sénégalais, et les exportations françaises vers Dakar en 2020 ont atteint 900 millions de dollars, tandis que les exportations sénégalaises vers Paris n’ont pas dépassé 75 millions de dollars.
