Mauritanie: Interview / le Commissaire aux Droits de l’Homme, SEM Cheikh Ahmedou Ould SIDI “…Nous œuvrons notamment à consacrer l’élan sincère de concorde, de fraternité et d’acceptation de l’autre préconisé par le Président de la République SEM Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani”.

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Interview avec le Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile , SEM Cheikh Ahmedou Ould SIDI

“ …Nous œuvrons notamment à consacrer l’élan sincère de concorde, de fraternité et d’acceptation de l’autre préconisé par le Président de la République SEM Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani”.

Points Chauds : Le programme des Pôles de Développement Intégré (PDI), a pour objectif d’apporter une amélioration aux conditions de vie des populations à prévalence de pauvreté. A cette date, 11 Wilayas se partagent 119 micro-projets.
Quel est le coût global de ces financements et qu’est-ce que cette expérience nouvelle apporte comme impact réel pour votre action humanitaire ?

SEM Cheikh Ahmedou Ould SIDI:     Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez aux activités du Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile (CDHAHRSC) et de l’opportunité que vous m’offrez pour en parler. Notre pays à l’instar des pays sahéliens connait un contexte caractérisé par des chocs saisonniers liés à la sécheresse, à une dégradation de l’environnement accentué par les changements climatiques et un déficit de résilience des ménages en milieu urbain et péri-urbain. En réponse à ces défis, et dans le cadre de la mise en œuvre du programme Taahoudaty du Président de la République SEM Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et de la politique du Gouvernement en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition fondée sur la prévention, le CDHAHRSC a mis en œuvre au titre de son plan d’action 2021 un programme des Pôles de Développement Intégré (PDI) au niveau de 11 wilayas du pays (Hodh Charghi, Hodh El Gharbi, Assaba , Tagant, Brakna, Gorgol, Guidimagha, Tiris Zemour, Adrar et Inchiri). Les PDI, je le rappelle, sont une activité économique avec au moins deux composantes (agriculture, élevage et social) avec pour objectif global d’améliorer à terme, la résilience des populations des localités ciblées. Ils visent également à autonomiser les populations bénéficiaires par un accès durable aux produits de base, la création d’opportunités économiques et la fourniture d’équipements collectifs.
Il s’agit d’un programme qui s’appuie sur une approche de planification participative pilotée par et pour, les communautés, avec l’accompagnement des Autorités Administratives et des services techniques gouvernementaux au niveau des wilayas bénéficiaires. L’identification des localités qui vont abriter les PDI et leurs composantes a été faite dans le cadre des comités régionaux de développement (CRD) suivant les critères établis à l’avance par le CDHAHRSC à savoir : la pauvreté apparente, la cohésion sociale au sein de la communauté , l’absence d’intervenants d’autres départements et suivant une approche de respect des droits humains ( implication des femmes chefs de ménages, des jeunes sans emplois et scolarisation des enfants…).
Ce processus a abouti à l’identification de 24 PDI dans différentes localités. Ces dernières ont bénéficié chacune d’un financement variant entre 14.000.000 et 17.000.000 MRO qui seront gérés par des comités villageois élus par bénéficiaires Les présidents des comités ont été initiés aux modes d’organisation et de gestion des PDI. Enfin, ce programme est financé à hauteur de 402.000.000 MRO, intégralement, sur le budget de l’Etat. Un mécanisme d’accompagnement et de suivi est mis en place pour assurer la réussite et la pérennisation de PDI.

Points Chauds : La mise en place d’une plateforme numérique pour le suivi des organisations de la société civile, va évidemment contribuer considérablement à faire un état des lieux de ces organisations mais en quoi ce projet peut-il renforcer les capacités de celles-ci et leur permettre de baliser leurs activités sur les objectifs visés par le projet ? Quels sont les résultats attendus par sa mise en œuvre ?

SEM Cheikh Ahmedou Ould SIDI:    Le Président de la République SEM Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a promulgué le 10 février 2021, la loi 004/2021 relative aux Associations, Réseaux et Fondations qui constitue une évolution institutionnelle majeure. Cette loi répond au double souci de transparence et de performance des Associations, car l’Association y est appréhendée dans sa globalité, en tant que structure organisée et jouissant de la personnalité juridique.
En matière de gouvernance, un système de suivi, de contrôle et d’évaluation en vue de saisir périodiquement, les incidences de l’activité associative et la concordance de ses réalisations par rapport aux objectifs et plans annuels. C’est dans ce cadre, que le CDHAHRSC a créé une plateforme numérique appelée «FEDDAM» pour l’enregistrement, la gestion et le suivi des Organisations de la société civile (OSC) laquelle est accessible à tous les utilisateurs.
Elle constitue un tournant majeur dans le suivi du tissu associatif et un élément essentiel dans la mise en œuvre de la loi 2021-004 et ses textes d’application. Cette plateforme définit la forme des registres de déclarations de constitution des associations au niveau local, régional, central et international. En termes de résultats attendus cette plateforme numérique permettra la mise à disposition d’un cadre harmonisé pouvant fédérer les apports des différentes parties pour une meilleure implication de la SC dans la conception, la mise en œuvre , le suivi et évaluation des politiques de développement économique et social au niveau du pays. Elle permettra également la mise à disposition de statistiques fiables et en temps réel sur le nombre des OSC, leurs zones d’intervention, leurs activités et les populations bénéficiaires.

Points Chauds : En ce qui concerne les droits de l’homme et pour contribuer à garantir ces droits, il a été élaboré des lois sur la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic illicite des migrants . Quelles sont les retombées de la mise en application de ces lois ?

SEM Cheikh Ahmedou Ould SIDI :   Pour lutter efficacement contre la traite des personnes notre pays a adopté la loi 017-2020 relative à la prévention et la répression de la traite des personnes et la protection des victimes ainsi que la loi 018- 2020 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi 2010-21 relative au trafic illicite des migrants.
Ces lois visent essentiellement à moderniser notre cadre juridique de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants. La loi 017 -2020 a remplacé la loi de 2003 qui était uniquement répressive dans ses sept articles et qui ne répondait pas aux exigences de la lutte contre la traite des personnes. En effet, la loi 017 -2020 a intégré plusieurs nouveaux éléments notamment la sensibilisation et la formation des intervenants dans la lutte contre la traite, la protection des victimes avec l’aide judicaire et la prise en charge médicale et psychologique des victimes ainsi que le partenariat en son article 32 qui créé une instance nationale de lutte contre la traite des êtres humains et le trafic illicite des migrants. La loi 018 -2020 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi 2010-21 relatives au trafic illicite des migrants assure une protection des victimes du trafic de migrants tout en renforçant le système de répression des réseaux de passeurs. Elle permet, entre autres, l’infiltration des réseaux de passeurs et l’absolution de la victime de trafic illicite de migrants dans le souci de réaliser une répression efficace de cette pratique.

Points Chauds : Le Commissariat aux droits de l’homme a mis à contribution les organisations de la société civile pour une vaste campagne d’information et de sensibilisation sur les mesures préventives contre la Covid-19. Quels sont les indicateurs de l’apport positif de cette campagne par rapport au programme du Ministère de la Santé élaboré pour faire face à la pandémie ?

SEM Cheikh Ahmedou Ould SIDI :  Le CDHAHRSC a lancé du 02 au 11 Septembre 2021 en partenariat avec le Ministère de la Santé et les OSC, une campagne de mobilisation pour la vaccination et la sensibilisation à la prévention contre la COVID-19 au niveau des wilayas de Nouakchott et de Nouadhibou.
Cette campagne qui est venue en rescousse après moult tentatives d’améliorer la couverture vaccinale, a mis à contribution plus de 600 associations dans les wilayas de Nouakchott et 100 associations au niveau de Nouadhibou. Elle a contribué en termes d’indicateurs publiés à l’époque à une amélioration substantielle de la couverture vaccinale telle que reportée par le site international de suivi des vaccination covidvax. Des dizaines de milliers de personnes ont été vaccinées à Nouakchott et à Nouadhibou. Aussi, elle a renforcé la vulgarisation des gestes barrières et a fourni aux populations des deux zones un important lot de kits de prévention (masques et gels). C’est pour moi l’occasion, de remercier les OSC pour leur dévouement et leur efficacité, le Ministère de la Santé pour sa franche collaboration ainsi que les équipes du CDHAHRSC.

Points Chauds : Quelles sont les priorités à venir à court et moyen terme de votre programme national, pour accompagner la politique liée aux engagements du Chef de l’Etat ?

SEM Cheikh Ahmedou Ould SIDI :   Le CDHAHRSC inscrit ses actions dans le cadre de sa mission générale et des axes en relation avec celle-ci, dans le Programme présidentiel «Taahoudaty».
Nous œuvrons notamment à consacrer l’élan sincère de concorde, de fraternité et d’acceptation de l’autre préconisé par le Président de la République SEM Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Cet élan qui, sans nul doute, permet d’assurer une cohésion nationale où l’apport de chacun sera un enrichissement de l’effort collectif.
En outre, le CDHARSC a réalisé des missions importantes qui lui ont été assignées au titre de la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement annoncée en 2021 devant le Parlement par le Premier ministre SEM Mohamed Bilal MESSAOUD.
Nous pouvons citer à ce titre, le respect des engagements internationaux de la Mauritanie en matière des droits de l’homme, la finalisation de la loi sur les associations et ses textes d’application, la mise en place d’un mécanisme dédié à sa régulation ainsi que l’ élaboration des trois stratégies nationales : la Stratégie Nationale de Promotion et de Protection des droits de l’Homme, la Stratégie Nationale de l’Action Humanitaire et la Stratégie Nationale de Promotion de la Société Civile.
Enfin, je saisis l’occasion pour réaffirmer l’engagement du CDHAHRSC à promouvoir et protéger les droits humains , à créer les conditions nécessaires au développement de l’espace associatif et à apporter sa contribution dans l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables.

Propos recueillis par Moulaye

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