Mali: Quand la libération d’un otage par le FLA devient une claque pour la junte malienne

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admin 21/01/2025
Updated 2025/01/22 at 4:35 PM

Mali: Quand la libération d’un otage par le FLA devient une claque pour la junte malienne

Navaro Giane Gilbert, l’otage espagnol, enlevé dans le sud de l’Algérie, avant d’être transféré au Mali, a été remis cet après-midi du Mardi 21 janvier aux autorités algériennes par les soins du Front de Libération de l’Azawad FLA

qui a obtenu sa libération à l’issue d’un véritable parcours du combattant.

Le mouvement indépendantiste vient de réussir un exploit certain à un moment de vives tensions militaires liées à la recrudescence de l’insécurité et de crispations politiques et diplomatiques entre les acteurs au plan national et régional occasionnées par l’attitude de défiance et d’hostilités ouvertes de la junte au pouvoir.
L’on apprend d’ailleurs que les putschistes maliens ont voulu interférer dans le processus de la libération afin que le FLA ne soit pas mis en avant et surtout n’en tire un bénéfice quelconque. Bamako a redouté, en vain, que son opposition armée ne lui ravisse la vedette en se positionnant dans un dossier qui a des implications politiques et d’une certaine portée stratégique.

De sources bien introduites auprès du pouvoir militaire révèlent qu’il y’a eu des manœuvres sournoises de la part des autorités de fait pour torpiller les efforts du FLA. Il y’a eu une volonté manifeste de nouer des contacts directs avec les ravisseurs. Pour ce faire, le Général Gamou, une cheville ouvrière du gouvernement local de Kidal a été mis à contribution. La tentative de récupération de la situation avait les objectifs suivants:

– supplanter le FLA afin qu’il ne soit pas l’artisan de la libération de l’otage. Si non, il en tirera une légitimité de même qu’il accroitra son influence dans la région en cas de succès.
– Empiéter aussi sur les plate bandes de l’Algérie qui ne doit pas passer pour un acteur incontournable dans les négociations de paix au Sahel, à laquelle l’on voudrait dénier toute capacité et légitimité à s’impliquer dans la résolution des crises et à poursuivre dans une région où elle compte ses missions de bons offices.

Cette bataille de chiffonniers et tous ces coups fourrés illustrent la cohabitation impossible entre l’autorité erratique de Bamako et le front de libération de l’Azawad (FLA), droit dans ses bottes.
L’on y décèle aussi l’obstination à marginaliser les puissances régionales, en particulier, l’Algérie, singulièrement visée et prise pour cible.
Malgré les obstacles et tous les efforts pour entraver son action, le FLA sort par le haut d’une crise qu’il a dénouée rapidement, démontrant ainsi qu’il est et demeure une des clés importantes pour faire face aux défis sécuritaires, un partenaire fiable dans l’humanisation du Sahel criminalisé.

Le FLA a traité d’égal à égal avec l’Algérie pour parvenir ensemble à résoudre l’épineuse question de l’otage qui, après avoir été libéré par le mouvement indépendantiste a été remis à la partie algérienne, en toute sécurité et confiance. Le FLA, a fait la preuve de son efficacité, de son autonomie d’action et surtout se révèle capable d’entreprendre des initiatives politiques et de s’acquitter d’obligations diplomatiques.
Comme dans toute affaire, il y’a des gagnants et des perdants. Le FLA a démontré son ancrage local qui renforce son audience régionale. Un développement qui nuit à la stratégie et aux visées du gouvernement de transition malien qui cherche à réduire et nier l’influence des groupes armés, à exclure du jeu des puissances étrangères audibles et bien cotées dans la région.

L’Algérie, aussi, marque des points en confirmant son rôle tampon dans le Sahel et son emprise sur beaucoup des protagonistes de la région.
Un pied de nez à Bamako qui la voit comme « quantité négligeable » et s’échine à lui opposer sa souveraineté pour la phagocyter.
Bamako, a perdu sur toute la ligne. Son plan pour contrarier le FLA dans ses démarches de libération de l’otage espagnol a lamentablement échoué. Naturellement, son image et sa crédibilité en prennent un sérieux coup. Les autorités maliennes sont confrontées à un profond malaise et souffrent en silence de voir leurs opposants désignés, le FLA et l’Algérie sont parvenus à lui damer le pion dans un duel à distance.

Le Sahel est le théâtre d’enjeux complexes où s’entremêlent crises sécuritaires, rivalités politiques, et luttes d’influence régionales.
La libération de Gilbert Giane Navaro, n’a pas qu’une portée humanitaire, c’est un événement chargé de symboles, qui marque un tournant décisif dans l’épreuve de force avec junte de plus en plus isolée sur son territoire et inaudible auprès de ses différents partenaires nationaux et étrangers.

C’est le serpent qui se mord la queue et dont tout le monde aimerait couper la tête. Et comme l’union fait la force, les putschistes marchent sur du sable mouvant.

Samir Moussa

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