Dakar clôt un chapitre historique avec la rétrocession de la base « Contre-Amiral Protet.
La France a officiellement transféré, ce jeudi, la gestion de la base militaire « Contre-Amiral Protet », située dans le port de Dakar, aux autorités sénégalaises. Cette étape marque une accélération dans le retrait progressif des forces militaires françaises du territoire sénégalais, prévu pour s’achever d’ici septembre 2025. Symbole fort d’une souveraineté réaffirmée, cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large de redéfinition des relations entre les deux pays.
Un retrait structuré et concerté
Selon un communiqué de l’ambassade de France à Dakar, cette restitution fait suite à des négociations bilatérales validées lors de la Commission mixte du 28 février 2025, coprésidée par le général sénégalais Abdel Latif Camara et l’ambassadrice française Christine Fages. Déjà, le 7 mars dernier, les bases Maréchal et Saint-Exupéry avaient été rétrocédées, tandis que les dernières installations devraient l’être avant l’été. Ce calendrier illustre une transition organisée, mais aussi une volonté politique affichée par Dakar.
« L’indépendance ne se négocie pas » : le mantra de Bassirou Diomaye Faye
Dans une interview accordée à l’AFP fin novembre 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait martelé que la présence de bases étrangères était « incompatible avec la souveraineté nationale ». Une position ferme, reprise par le Premier ministre Ousmane Sonko, qui dès 2023, interrogeait publiquement le maintien des troupes françaises six décennies après l’indépendance. Lors d’un discours à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, aux côtés du leader français Jean-Luc Mélenchon, il avait appelé à une « réévaluation critique » de l’impact de ces bases sur l’autonomie stratégique du pays.
Vers une nouvelle ère géopolitique ?
Si Paris assure que ce retrait s’effectue « dans le respect des accords existants », Dakar y voit l’aboutissement d’un combat pour l’autodétermination. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte régional où plusieurs anciennes colonies françaises, du Mali au Burkina Faso, revendiquent une rupture avec l’influence militaire hexagonale. Reste à observer comment les deux nations recomposeront leur partenariat, entre défis sécuritaires communs et aspirations sénégalaises à une diplomatie plus équilibrée. Une chose est sûre : le Sénégal écrit désormais son histoire militaire… sans troupes étrangères sur son sol.
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