Dans un contexte de rapatriements controversés de migrants sénégalais en Mauritanie, les gouvernements de Dakar et Nouakchott travaillent à l’adoption d’un dispositif juridique commun pour protéger les droits de ces populations. Lors d’une récente intervention en ligne, Yassine Fall, ministre sénégalaise de l’intégration africaine et des affaires étrangères, a confirmé qu’un projet d’accord était en cours d’élaboration pour sécuriser le statut des ressortissants sénégalais sur le territoire mauritanien.
« L’objectif est de garantir une vie digne et stable à nos compatriotes, en clarifiant leurs droits et obligations », a expliqué la ministre lors d’un Space Twitter suivi par des milliers d’utilisateurs. Cette initiative fait écho aux critiques internationales suscitées par les récentes expulsions massives de migrants ouest-africains, dont des centaines de Sénégalais, qualifiées par des ONG de « violations des droits humains ».
Les tensions ont atteint leur paroxysme début 2025, lorsque les autorités mauritaniennes ont accru les contrôles migratoires, ciblant notamment les sans-papiers. Face à ces mesures, Dakar a intensifié son dialogue diplomatique. Une étape clé a été franchie en janvier 2025 avec la visite du Premier ministre Ousmane Sonko à Nouakchott. Les discussions ont abouti à une promesse mauritanienne de revoir à la baisse les tarifs des titres de séjour et d’alléger les formalités bureaucratiques, souvent décrites comme un obstacle majeur à la régularisation.
La ministre Yassine Fall a poursuivi ces négociations en mars 2025 lors d’une rencontre avec le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Porteuse d’un message du président Bassirou Diomaye Faye, elle a insisté sur « l’urgence de préserver les liens fraternels entre les deux peuples » tout en trouvant des solutions durables aux défis migratoires.
Si les modalités précises de l’accord (durée des titres de séjour, critères d’éligibilité, etc.) restent à finaliser, cette collaboration marque un tournant dans la gestion transfrontalière entre les deux pays. Elle pourrait également inspirer d’autres États de la région confrontés à des enjeux similaires.
Au-delà des aspects légaux, cet engagement bilatéral souligne une volonté partagée de transformer les crises en leviers de coopération, renforçant ainsi l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Une réponse politique qui tente de concilier sécurité nationale et respect des droits des migrants.