Sahara Occidental : le Royaume-Uni bascule dans le camp marocain et Alger furieux
Le Royaume-Uni a opéré un virage diplomatique majeur en annonçant son soutien officiel au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. Ce revirement, salué à Rabat, provoque la colère d’Alger et marque un alignement de Londres sur la position déjà adoptée par les États-Unis et la France.
Lors d’une visite à Rabat ce dimanche, le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a qualifié la proposition d’autonomie marocaine de « base la plus crédible, viable et pragmatique » pour résoudre ce conflit vieux de plusieurs décennies. Il a appelé toutes les parties à s’engager « de toute urgence » dans le processus politique sous l’égide de l’ONU.
Une rupture stratégique : Ce soutien rompt radicalement avec la neutralité historique du Royaume-Uni, qui considérait jusqu’alors le statut du territoire comme « indéterminé » et prônait l’autodétermination des Sahraouis. Londres rejoint ainsi la dynamique initiée par Washington en 2020 (reconnaissance de la souveraineté marocaine en échange de la normalisation avec Israël), suivie par des inflexions similaires de l’Espagne, de l’Allemagne et de la France.
La colère algérienne : Alger a immédiatement réagi par un communiqué cinglant, exprimant ses « regrets » face à la décision britannique. Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé un plan d’autonomie qui, selon lui, n’a « jamais été soumis aux Sahraouis » comme base de négociation et n’a « jamais été pris au sérieux » par les envoyés de l’ONU. Alger tente de minimiser la portée du geste britannique, soulignant que Londres n’a pas explicitement reconnu la souveraineté marocaine et ne cautionne donc pas, selon elle, une « occupation illégale ».
Enjeux et urgence : Le ministre britannique a souligné l’urgence d’une solution avant le 50ème anniversaire du conflit en novembre. Ce soutien renforcé à la solution marocaine d’autonomie, présentée en 2007, constitue une victoire diplomatique pour Rabat, mais laisse entier le défi de parvenir à un règlement définitif acceptable par toutes les parties, dans un contexte régional toujours aussi tendu. Les ressources naturelles et la stabilité de la région restent des enjeux clés derrière ce dossier épineux.
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