Mauritanie : Justice ou arbitraire ? La condamnation inexpliquée qui envoie l’ex-président mauritanien derrière les barreaux pour 15 ans

Share Now

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on email
Share on print
Share on whatsapp
Aziz

Justice ou arbitraire ? La condamnation inexpliquée qui envoie l’ex-président mauritanien derrière les barreaux pour 15 an

« Justice ou arbitraire ? La condamnation inexpliquée qui envoie l’ex-président mauritanien derrière les barreaux pour 15 ans »

Nouakchott sous le choc d’un verdict controversé

La Chambre criminelle de la cour d’appel de Nouakchott a plongé la Mauritanie dans une polémique judiciaire sans précédent, ce mardi, en condamnant l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz à 15 ans de prison ferme dans l’affaire dite « de la Décennie ». Une décision d’autant plus surprenante que le procès, marqué par l’absence de preuves tangibles publiquement présentées, laisse planer un doute criant sur les motifs réels de cette peine alourdie.

Une condamnation lourde, des questions en suspens 

Alors que l’ancien chef d’État avait écopé de 5 ans de prison en première instance en 2023, la cour d’appel a choisi de tripler sa peine, défiant toutes les attentes. Pourtant, observateurs et avocats s’interrogent : aucun élément concret n’a été exposé durant les audiences pour justifier ce durcissement. « C’est un verdict politique, pas juridique. Comment condamner un homme à 15 ans sans preuve matérielle ? », s’insurge un membre de la défense, sous couvert d’anonymat.

Ce revirement spectaculaire rompt avec les pratiques judiciaires mauritaniennes, où les magistrats évitent traditionnellement de contredire les décisions de première instance dans les dossiers sensibles. « Cette condamnation repose sur des présomptions, pas sur des faits établis. Cela crée un dangereux précédent », analyse un juriste local.

Acquittements en série et dissolutions : un paradoxe troublant

Si la cour a frappé fort contre l’ex-président, elle a parallèlement blanchi six figures majeures de son régime, dont les ex-ministres Yahya Ould Hademine et Mohamed Abdallahi Ould Oudaâ, ainsi que l’ancien président de la Zone franche Mohamed Ould Daf. Ce dernier a même vu sa condamnation pour abus d’influence annulée, ses biens restitués et les frais judiciaires pris en charge par l’État.

Le parquet, qui réclamait un durcissement des peines pour ces personnalités, s’est heurté à un rejet catégorique de la cour. Un équilibre des verdicts qui intrigue : comment justifier une telle clémence pour certains, et une sévérité extrême pour l’ex-président, sans base probante supplémentaire ?

La charité Ar-Rahma sacrifiée, des peines confirmées

Dans ce paysage judiciaire contrasté, la cour a ordonné la dissolution de l’association caritative Ar-Rahma, accusée de financer des activités criminelles, et la confiscation de ses biens au profit du Trésor public. Les peines de Mohamed El-Amine Ahmed Bobatt et Yaacoub Mohamed El-Amine El-Atigh ont été confirmées, tandis que deux proches de l’ex-président, dont l’ex-directeur de la Somelc *Mohamed Salem Ould Ibrahim Vall*, ont écopé de deux ans de prison ferme.

Une justice à deux vitesses ?

Ce verdict hybride alimente les spéculations sur les motivations réelles de la cour. Pour ses défenseurs, il marque une avancée contre la corruption des élites. Pour ses détracteurs, il révèle une instrumentalisation politique du système judiciaire, où la condamnation symbolique d’un ex-président sert à masquer l’impunité persistante d’une partie de l’ancien régime.

Alors que Mohamed Ould Abdel Aziz pourrait devenir un martyr aux yeux de ses partisans, une question demeure : cette décision renforce-t-elle l’État de droit… ou sape-t-elle la crédibilité de la justice mauritanienne ?

Loading

Articles Similaires:

  • Articles non Similaires
Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RETROUVEZ DANS LA MEME RUBRIQUE

Mauritanie : Le Syndicat des Éditeurs de la Presse Mauritanienne organise un banquet d’Iftar (VIDEO)

Le syndicat des Editeurs de la presse mauritanienne ( SEPM) a organisé un banquet d’iftar en l’honneur de quelques amis

admin admin 16/04/2023

Réservé uniquement aux Abonnés

EN VEDETTE

Moyen-Orient/ Iran : Ce soir, une surprise se prépare dont le monde se souviendra pendant des siècles.

Moyen-Orient/ Iran : Ce soir, une surprise se prépare dont le monde se souviendra pendant des siècles.

La télévision d'État iranienne a confirmé qu'une surprise se produirait ce soir, dont le monde se souviendra

..Ecoutez Points Chauds NetRadio

Tribune & Débats

𝗦𝘆 𝗠𝗮𝗺𝗮𝗱𝗼𝘂 𝗲𝘁 𝗹’𝗮𝗽𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗲 𝗱𝗲 𝗹’𝗮𝗯î𝗺𝗲  (par  Haroun Rabani)

𝗦𝘆 𝗠𝗮𝗺𝗮𝗱𝗼𝘂 𝗲𝘁 𝗹’𝗮𝗽𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗲 𝗱𝗲 𝗹’𝗮𝗯î𝗺𝗲 (par Haroun Rabani)

𝗦𝘆 𝗠𝗮𝗺𝗮𝗱𝗼𝘂 𝗲𝘁 𝗹’𝗮𝗽𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗲 𝗱𝗲 𝗹’𝗮𝗯î𝗺𝗲 Je tiens d’abord à établir ce qui, pour moi, est une ligne de conduite constante, non négociable : la

11/06/2025

Follow Us

Find Us on Social Media

Points Chauds

Weekly Newsletter

Subscribe to our newsletter to get our newest articles instantly!

- Advertisement -

VERSION DIGITALE

VERSION P-PDF

SUR LE MOBILE

Les Éditions Papiers

Optimized by Optimole