Hécatombe à Boulkessi : les djihadistes du JNIM s’offrent une base malienne dans un bain de sang.
Dans une offensive éclair dimanche, des combattants liés à Al-Qaïda ont conquis une position stratégique frontalière, semant la terreur et faisant des dizaines de morts parmi les soldats maliens. Un nouveau coup dur pour la région en proie à une spirale de violence.
Le centre du Mali vient de subir une attaque d’une brutalité inouïe. Dimanche, des hommes lourdement armés du Groupement pour le Soutien de l’Islam et des Musulmans (JNIM), franchise d’Al-Qaïda au Sahel, ont pris d’assaut et conquis la base militaire de Boulkessi, située près de la frontière burkinabè. Leur communiqué de victoire, sans ambiguïté, revendique ce coup de force meurtrier.
Selon deux sources sécuritaires concordantes, le bilan humain est catastrophique : plus de 30 soldats maliens ont péri dans l’assaut. Un témoin à Mondoro évoque un camp « vidé » et des scènes de carnage, confirmant la présence de « nombreux morts ». Face à la puissance de feu des assaillants, l’armée malienne a dû battre en retraite. Dans un communique laconique, elle a salué le sacrifice de ses hommes, « certains ayant combattu jusqu’à leur dernier souffle », tout en éludant tout décompte officiel des pertes. Les autorités militaires sont restées muettes sur le nombre précis de victimes.
Cette prise de Boulkessi s’inscrit dans une vague de terreur régionale. Le JNIM enchaîne les opérations sanglantes : sa dernière action datait du 24 mai, avec des attaques simultanées contre les bases de Dioura et Seracoura. Mais l’ampleur du phénomène est bien plus large. Selon des données recueillies par Reuters, plus de 400 soldats des armées malienne, nigérienne et burkinabè ont été tués depuis début mai dans une série de raids contre des positions militaires et même des villes, comme Djibo au Burkina Faso ou dans les régions de Tahoua et Dosso au Niger.
Le JNIM transforme ainsi la zone frontalière Mali-Burkina Faso en un véritable champ de bataille. La conquête de Boulkessi, base stratégique, marque un nouveau palier dans sa campagne de déstabilisation, laissant présager une aggravation de la crise sécuritaire qui ensanglante le Sahel central.
Articles Similaires:
- Articles non Similaires