La visite, en France, du président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, annoncée déjà avant son investiture, par l’ancien ambassadeur français, à Nouakchott, a
lieu, en début de semaine. Le site de l’agence d’informations officielle n’évoque pas d’accueil réservé au président mauritanien, lors de son arrivée dans la capitale française.
Annoncée, depuis la fin de son premier mandat, on songeait bien à une visite d’Etat à défaut d’une visite de travail. Elle n’était, pourtant, ni l’une, ni l’autre. Ni travail. Ni Etat. L’absence d’un accueil officiel explique ce ni-ni.
Le communiqué donné par l’Elysée décline les priorités d’une rencontre entre François Hollande et Mohamed Ould Abdel Aziz. Un communiqué qui ne réserve à la Mauritanie que le dernier paragraphe. “Au plan bilatéral, les deux Présidents ont convenu de poursuivre leurs efforts pour développer les échanges et les investissements, en particulier dans les secteurs de l’énergie et de l’aménagement urbain.’’ Rien de nouveau. Une redite.
Au vu du communiqué, c’est visiblement sous sa casquette de président de l’Union Africaine que la visite a eu lieu. Le communiqué s’étale sur tous les enjeux et défis du Continent. Des entretiens qui touché aussi bien la question sécuritaire, malienne, au niveau de la république centrafricaine, libyenne et celle de l’Ebola.
Le passage à revue des questions brûlantes du continent africain, entre les deux chefs d’Etat, évoqué dans le communiqué, n’ont pourtant pas donné à la visite un caractère solennel. Mais encore, un Président de l’Union Africain mériterait bien un petit accueil de la part des autorités de l’ancienne puissance coloniale.
Le communiqué élyséen dans son ensemble maintient la même veine. Un peu style langue de bois classique. Pas d’annonce spectaculaire. Ni de signature de nouvelle convention. Ni même un communiqué conjoint sur une question précise. Une visite pourquoi donc ? On ne sait pas vraiment. On sait une seule chose.
Qu’elle a été annoncée par Hervé Besancenot, au cours ses derniers jours diplomatiques à Nouakchott. Pour l’opposition démocratique mauritanienne, Besancenot était tout sauf impartial vis-à-vis des différents courants politiques mauritaniens. Il aurait même, pour certaines mauvaises langues, ses petites – ou grandes- préférences.
Ne serait-il pas le militant le plus engagé de l’union pour la république, lancent certains avec sarcasme. Toute annonce émanant de lui ne saurait être sans intérêt. Il aimerait, peut-être, bien annoncer une visite du président mauritanien, en France, pour lui donner un cachet officiel. Un cachet qu’on a perdu entretemps. Qu’on perd surtout à l’issue de cette visite.
La délégation accompagnant le président a quitté Paris hier en milieu de journée. Elle était au complet. Même la première dame rentre au pays. Seul, Mohamed Ould Abdel Aziz est resté dans la capitale française.
Une information d’une source proche de la présidence de la République prétend même un séjour prolongé en France. Pas en tout cas avant la fête de Tabaski, dont la prière serait présidée par le premier ministre Yahya Ould Hademine.
Ce qui en dit bien long et mystère sur une visite qui n’est ni de travail, ni d’Etat. Et dont le principal concerné, à savoir le président de la République, restera encore quelque temps après ses accompagnateurs, en France. Mystère !
AVT
rimBiladi