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bcm_logo_300 pcDes sources proches de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) avaient évoqué des mesures visant à réduire le plafond des transferts d’argent vers l’étranger. Une décision qui aurait entraîné une crise de devises et la flambée des prix d’échanges sur le marché noir.

Les opérateurs économiques, notamment les importateurs, seraient de plus en plus confrontés à des problèmes de transfert dans le cadre de leurs transactions internationales. En effet, la décision prise il y a quelques jours par la BCM de réduire considérablement le plafond des envois vers l’étranger, et de fixer des périodes d’opérabilité pour ces transactions financières, serait vécue comme un boulet d’étranglement qui vient compromettre les affaires des acteurs économiques.
Cette mesure aurait été dictée, selon les sources, par la baisse des réserves des devises de la BCM, la flambée de la demande dont une partie est soupçonnée alimenter le marché noir. La baisse du prix des principaux métaux, comme le fer et l’or, la mévente des produits de la pêche et le retard dans les accords Mauritanie-Union européenne dans ce domaine, ont également été évoqués.

Il n’en fallait pas plus pour créer une pénurie de devises qui allait rapidement se traduire par la flambée de la spéculation sur le marché noir et l’activation des circuits informels de transferts d’argent qui échappent pour la plupart aux contrôles publics.
Certains observateurs voient cependant derrière les mesures restrictives de la BCM des impératifs liés à la lutte contre le blanchiment de l’argent et le financement du terrorisme. En effet, les services de sécurité internationaux qui surveillent de près les mouvements financiers sur le plan mondial auraient bien pu attirer l’attention de la BCM sur les sorties illimitées de devises pour des transactions commerciales qui en grande partie ne les justifient pas.
C’est l’analyse faite par certains observateurs qui trouvent que la décision prise par les autorités monétaires se justifie à plus d’un titre.
Loin des aspects pénaux ou criminels, certains économistes soutiennent que le plafonnement des transferts de devises répond à des préoccupations spécifiquement monétaires. Les consultations récentes entre le Gouverneur de la BCM, Sid’Ahmed Ould Raïss avec une mission du FMI conduite par Mme Mercedes Vera Martin, et présente dans le pays du 20 au 30 octobre courant, confirmerait cette thèse. Les discussions auraient porté entre autres, sur le taux de change, les politiques monétaires, etc.

Cheikh Aïdara

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