Le Royaume de l’Arabie Saoudite vient d’accorder un prêt de l’ordre de 10 Milliards d’UM à la Mauritanie. Le document a été paraphé le 1er décembre 2014 à Nouakchott par le ministre des Affaires économiques Sidi Ould Tah et le Vice-président du Fonds saoudien pour le développement, Youssouf Ben Ibrahim Bassam. L’enveloppe, destinée au projet agricole de RKiz, suscite déjà une vive tension « entre la paysannerie locale victime éternelle de marginalisation et une pègre vorace habituée à détourner tous les fonds de développement destinés à la localité », selon un cadre local.
Le ministre des Affaires économiques et du développement, Sidi Ould Tah, en compagnie du Vice-président du Fonds saoudien pour le développement, l’ingénieur Youssouf Ben Ibrahim Bassam, ont signé lundi 1er décembre 2014 à Nouakchott un accord de prêt pour le financement du Projet du Périmètre agricole de RKiz pour une enveloppe de près de 10 Milliards d’UM (soit 127,5 millions Rials saoudiens). Le projet agricole comporte un aménagement de quelques 3.500 hectares sur le versant oriental du plateau de RKiz, plus l’aménagement de 2200 hectares et le réaménagement de 1000 autres hectares sur le versant ouest. L’occasion pour Sidi Ould Taha de magnifier la coopération jamais interrompue entre l’Arabie Saoudite et la Mauritanie, notamment l’apport du Fonds saoudien dans le développement du pays, à travers le financement de projets dans le domaine de l’hydraulique, de l’énergie, de la santé, de l’enseignement, etc.
Pour Sidi Ould Tah, l’accord qui vient d’être signé aura un apport considérable dans le développement agricole dans la zone de RKiz, en termes de production et de rentabilité mais aussi d’amélioration de la condition de vie des paysans. Le Vice-président du Fonds saoudien a pour sa part exprimé sa conviction que le Projet agricole de RKiz aura un impact positif sur le développement rural dans la région du Trarza en termes d’autosuffisance alimentaire et d’opportunités de travail. Faisant le bilan de la coopération entre son institution et la Mauritanie, Youssouf Ben Ibrahim Bassam dira qu’en quatre décennies, le Fonds saoudien a financé 16 grands projets de développement en Mauritanie, soit 447 Millions de dollars U.S de prêts consentis.
Cependant la signature de ce prêt financier destiné à l’agriculture suscite déjà des appréhensions. Un cadre Haratine originaire de RKiz trouve que la mauvaise allocation de ces fonds serait porteuse de risques majeurs sur le plan social, surtout si la maffia locale habituée à tout s’accaparer, tentait de nouveau de détourner les financements. Cette fois-ci, a-t-il mis en garde, les paysans longtemps victimes de marginalisation n’accepteront pas qu’avec la complicité du gouvernement, les « Seigneurs autoproclamés de RKiz » ne fassent main basse sur des fonds qui leur sont destinés en premier lieu.
Et de rappeler les politiques jusque-là adoptées par les régimes qui se sont succédés en Mauritanie, toutes vouées à pérenniser la logique de domination de classe, celle qui a jusque-là donné à l’aristocratie locale le droit de vie et de mort sur les masses laborieuses de la région. Une telle situation, selon la nouvelle élite haratine de RKiz ne peut perdurer. Il est temps, selon ce point de vue, que les humbles paysans de RKiz surexploités pendant des décennies, aient enfin droit d’accès aux financements et à des conditions de vie honorables.