La dernière phase des négociations entre Bamako et les groupes armés du nord du Mali a eu lieu la semaine dernière à Alger. Des discussions houleuses qui n’ont pas permis d’élaborer un projet d’accord : les différentes parties sont rentrées chez elles avec une nouvelle proposition de texte de la médiation. Hier, plusieurs ministres de retour d’Alger se sont exprimés devant la presse et ont tenté d’expliquer qu’il n’y avait pas d’enlisement des négociations.
« Impasse », « blocage » sont des termes récusés. Si les ministres maliens de retour des négociations reconnaissent « une atmosphère dure au départ », ils s’efforcent de ne pas faire de provocation ni de surenchère. Ousmane Sy, ministre de la Décentralisation, évoque même les moments de détente passés avec ses « frères » des parties adverses : « En sortant de la salle, raconte-t-il, on se prend les uns les autres par les épaules, on va dans les chambres les uns des autres pour boire du thé. C’est le symbole de quoi ? C’est le symbole que la nation malienne est intacte. »
Les ministres maliens parlent d’une « avancée », même s’ils admettent que la nouvelle proposition transmise par la médiation ressemble beaucoup à la précédente. Le texte doit servir de base pour un accord de paix final.
Des ambiguïtés dans le texte
Hamadou Konaté, ministre du Développement des régions du Nord, pointe aussi certaines ambiguïtés : « A certains moments, on dit « Etat » au singulier, à d’autres moments on dit « Etats » au pluriel. C’est ambigu, souligne-t-il. Toujours dans le document, on parle de « région intégrée ». Il se trouve que ça fait partie des points pour lesquels des questions ont été posées et des désaccords ont été exprimés. »
En dehors de ces ambiguïtés, à lever, le gouvernement malien a de quoi être satisfait puisque le texte ne parle toujours pas de fédéralisme, comme le demandent les groupes rebelles, et garantit l’intégrité territoriale du Mali, sa forme républicaine et laïque, ainsi que l’unité et la souveraineté de l’Etat.