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AbdelAziz-64fc9Le gouvernement et les partis d’opposition de la Mauritanie ont échoué ces dernier jours à renouer un dialogue politique afin de sortir le pays de la crise politique qu’il connaît depuis l’élection, en 2009, du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Pour des observateurs, il est difficile de relancer la machine « grippée » du dialogue que le président mauritanien a proposé en vue de « garantir le déroulement dans la transparence » de l’élection présidentielle prévue en juin prochain et à laquelle se présentera le président Mohamed Ould Abdel Aziz pour un second mandat.

Les deux parties qui se sont rencontrées, pour une première fois en « réunion préparatoire« , n’ont pas pu posé les jalons du dialogue attendu.

Les représentants de l’opposition organisée dans le cadre du  » Forum pour la démocratie et l’unité » se sont retirés pour, disent- ils, « protester contre l’absence d’un représentant du gouvernement. Pour eux, cette absence « témoigne du manque de sérieux face à une question vitale pour le pays« .

Pour leur part, les représentants de la majorité regrettent cet « attachement à des conditions formelles facultatives« .

Les deux parties ont tenu une seconde rencontre, jeudi dernier, où le gouvernement était représenté par son porte-parole, le ministre de la communication Sidi Mohamed Ould Maham.

Ce dernier se retirera quelques minutes après avoir « donné le coup d’envoi des assises préparatoires du dialogue pouvoir- opposition« . Une attitude qui n’a pas encore manqué de provoquer la colère des représentants de l’opposition, lesquels n’ ont pas tardé à se retirer pour mettre fin à la rencontre.

Depuis ces deux rencontres, les deux parties continuent à s’ accuser devant l’opinion publique nationale d’entraver le dialogue.

C’est ainsi que le porte-parole du gouvernement a accusé les représentants du Forum National pour la Démocratie et l’Unité d’ avoir « violé l’accord avec le gouvernement et provoqué un tapage médiatique pour faire avorter le dialogue autour des élections ».

Dans une déclaration sur une chaine de télévision privée locale, le ministre a invité l’opposition à « dépasser les questions de forme et à aller dans le vif du sujet du dialogue, c’est à dire discuter sur comment organiser la prochaine présidentielle dans les délais prévus par la loi« .

De son côté, le forum a jugé que les conditions n’étaient pas réunies, même pour une réunion préliminaire.

Les partis d’opposition continuent à exiger qu’un représentant du gouvernement accompagne les discussions jusqu’à leur éventuel aboutissement.

« Nous n’excluons pas les partis de la majorité, mais nous avons besoin d’un représentant de l’exécutif. C’est lui qui doit rendre des comptes« , souligne le député Kane Hamidou Baba qui préside la délégation du forum à ces réunions préliminaires.

« Nous avons demandé au pouvoir d’envoyer un signal pour montrer, justement, sa sincérité et pour arriver véritablement au dialogue. Or, pour nous, le sérieux, la sincérité et le signal ne peuvent se traduire que par la présence du gouvernement, parce que c’est lui qui est à l’origine à la fois des décisions unilatérales, des reports unilatéraux et c’est lui qui est à l’origine également du blocage« , a-t-il ajouté.

Pour les analystes, les deux parties ont intérêt à trouver un terrain d’entente afin que la présidentielle se déroule dans la sérénité et que l’opposition qui avait boycotté les dernières législatives puisse retrouver sa place sous la coupole du parlement. F