Le Parlement européen a appelé jeudi la Mauritanie à libérer les militants de la lutte contre l’esclavage interpellés le mois dernier, dont l’opposant Biram Ould Dah Ould Abeid, et a demandé aux autorités d’agir pour « mettre un terme » à l’esclavage.
Dans une résolution non contraignante, le Parlement « condamne fermement l’arrestation et le maintien en détention de Biram Dah Abeid (…) et de ses camarades, et demande leur mise en liberté immédiate ».
Ces arrestations « constituent des actes de répression de l’opposition politique et de la société civile », affirment les parlementaires, observant que Biram Dah Abeid a été candidat malheureux à l’élection présidentielle de juin dernier.
Nouakchott doit « permettre aux militants anti-esclavagistes de poursuivre leurs activités non violentes sans (crainte) de subir harcèlement et pratiques d’intimidation », demande le Parlement.
Bien qu’aboli officiellement en 1981 et pénalisé depuis 2007, l’esclavage « demeure une pratique bien réelle en Mauritanie », déplorent les députés européens. Pour éradiquer le phénomène, les autorités devraient « modifier ou abroger toute disposition discriminatoire du corpus législatif », mais aussi « mener un travail de sensibilisation » pour faire évoluer les comportements et croyances de la population, plaide le Parlement.
En novembre, une dizaine de militants anti-esclavagistes de l’ONG Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA)-Mauritanie ont été inculpés et écroués pour appartenance à une organisation non reconnue.
Ces arrestations sont intervenues après des manifestations à Rosso (sud) et Nouakchott, liées à une campagne récente de l’IRA pour dénoncer l’esclavage à travers des rassemblements, réunions et conférences dans le sud du pays. (AFP 18/12/14)