Le mouvement antiesclavagiste IRA Mauritanie dénonce l’attitude des responsables du Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU à Nouakchott qu’il accus d’« auteurs de fraude et de tripatouillage audio, contre un détenu », en l’occurrence Biram Dah Abeid, président du mouvement.
Dans un communiqué reçu à Alakhbar, IRA rappelle la visite du 16 novembre de l’officier aux Droits de l’Homme, Mehret Berhane, et du chargé de mission, Cheikh Abdallahi Ould Ahmed Babou, au président d’IRA en détention à la prison civile de Rosso. Et dénonce l’annonce le même soir sur la chaine de télévision Alwataniya des « bonnes conditions de détention des prisonniers d’IRA – Mauritanie à Rosso (… ) Suivit de la diffusion d’une bande audio, de durée étonnement courte ».
A propos, le communiqué précise que Biram a expliqué, sur demande des visiteurs, qu’au niveau de la Compagnie de gendarmerie où « il endurait la privation de liberté en compagnie de trois autres camarades, qu’il notait un comportement correct, sans atteinte à leur dignité ».
Biram s’est ensuite lançait « dans un exposé sévère des mauvais traitements à la prison de Rosso qu’il assimilait à la torture ». Cependant, sur la télévision Alwataniya « l’on se contentera de diffuser seulement la première partie du propos, concluant ainsi que Biram est largement satisfait de son sort », deplore IRA.
Pour le mouvement, « en plus de l’acte d’enregistrement secret, la manipulation de la bande audio à des fins de tromperie de l’opinion constitue un délit dont les premiers responsables sont Madame Mehret et Me Cheikh Abdallahi Ould Ahmed Babou »
Selon IRA, les deux auraient « agi en toute délibération, c’est à dire sans ignorer le substrat de la lutte qui oppose IRA aux segments conservateurs de la société et de l’Etat, dont découlent des risques de dérapage sur l’intégrité des activistes anti-esclavagistes et laïcs».
Par conséquent, IRA demande au Haut Commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU une explication de l’attitude « des deux auteurs qui ont enregistré leur discussion avec Biram à son insu ; ils ont manipulé ou fait manipuler la bande audio ; deux niveaux de forfaiture d’une telle gravité, dans le contexte très tendu où Biram et ses compagnons croupissent en cellule pour leur engagement pacifique contre le racisme, le fanatisme jihadiste, la servitude agraire et la spoliation du paysannat ».
Biram Dah Abeid lauréat 2013 du prix des Nations-Unies pour les Droits de l’homme a été a interpellé le 11 novembre à Rosso (Sud) dans le cadre d’une caravane organisé par son mouvement pour dénoncer «l’esclavage foncier».