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tunis_vot_el_01Les Tunisiens élisent leur président lors du second tour de l’élection qui oppose le chef d’État sortant Moncef Marzouki à Béji Caïd Essebsi, chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès. Une journée historique à suivre en direct sur France 24.

Les bureaux de vote tunisiens ont ouvert dimanche 21 décembre à 08h00 (07H00 GMT) pour le second tour de l’élection présidentielle. Quatre ans après la révolution, le vainqueur va devenir le premier chef d’Etat tunisien élu démocratiquement depuis l’indépendance en 1956.

Les 5,3 millions d’électeurs ont jusqu’à 18H00 (17H00 GMT) pour se prononcer en faveur du chef d’Etat sortant Moncef Marzouki ou de Béji Caïd Essebsi, chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès, victorieux aux législatives d’octobre. Ce dernier avait obtenu 85 des 217 sièges du Parlement tunisien, devant les islamistes du Parti Ennahda (69 sièges).

Les résultats pourraient être connus dès lundi, selon l’instance électorale (ISIE) qui a cependant jusqu’au 24 décembre pour annoncer l’identité du président pour les cinq prochaines années.

Cette élection a été perturbée la veille par une attaque dans un bureau de vote dans le gouvernorat de Kairouan, dans le centre du pays. Un homme armé a été tué et trois autres ont été arrêtés par les forces tunisiennes après avoir ouvert le feu sur le bâtiment. Les soldats ont alors riposté. Les forces de sécurité sont en état d’alerte en Tunisie suite aux menaces de jihadistes affiliés à l’organisation de l’État islamique (EI) de perturber le déroulement de ce second tour. Des dizaines de milliers de militaires et de policiers ont été déployés pour assurer le bon déroulement du scrutin.

Un tournant dans l’histoire de la Tunisie

Ce vote doit mettre fin à une transition mouvementée quatre ans après la révolution qui a obligé le dictateur Ben Ali à la fuite en Arabie Saoudite le 14 janvier 2011, soit 23 ans après son coup d’Etat contre le premier président tunisien Habib Bourguiba.

Pour la première fois depuis 1956, la Tunisie vote librement pour son président. Moncef Marzouki avait en effet été élu à la fin de 2011 par les membres de la Constituante à la suite d’un accord de coalition entre sa formation de l’époque, le Congrès pour la République (CPR), les sociaux-démocrates d’Ettakatol et les islamistes d’Ennahda.

Bien que la nouvelle Constitution tunisienne n’accorde qu’un pouvoir limité au chef de l’État, sa désignation doit permettre au pays de s’engager davantage dans un processus démocratique mis à mal par une succession de crises politiques provoquées, notamment, par les assassinats de deux responsables politiques de gauche.

afp