Le Premier ministre Manuel Valls, en visite au Tchad samedi, a déclaré que le sud de la Libye constituait un « sujet de préoccupation majeure », appelant à poursuivre « sans relâche » la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel.
Le Premier ministre Manuel Valls en déplacement à N’Djamena au Tchad s’est inquiété samedi 22 novembre de la situation dans le sud de la Libye, en raison notamment de la présence de jihadistes en relation avec les extrémistes de l’organisation de l’État islamique.
« Le sud de la Libye est le sujet de préoccupation majeur » et le restera sans doute dans les années à venir », a-t-il déclaré aux journalistes présents. Les autorités françaises regardent « avec attention et inquiétude » les liens qui apparaissent ces temps-ci entre des « groupes terroristes » dans cette région et l’EI « à travers toute une série de communiqués », a-t-il précisé.
« Nous avons tous entendu des déclarations d’allégeance [à Daesh] de groupes qui sont aussi bien au nord qu’au sud de la Libye », a rappelé Manuel Valls. Les autorités françaises sont également conscientes que des éléments aujourd’hui en Syrie et en Irak sont susceptibles de revenir dans cette région, a ajouté le Premier ministre.
Bientôt une base stratégique dans le nord du Niger
Après un entretien avec le président tchadien Idriss Déby, Manuel Valls a visité une base des forces françaises qui participent à l’opération Barkhane. L’importante base militaire française qui jouxte l’aéroport de N’Djamena, abrite quelque 1 300 militaires, dont l’état-major de l’opération.
Créée en août pour prendre le relais de l’opération Serval menée au Mali afin d’arrêter l’expansion des groupes jihadistes, Barkhane s’emploie désormais à étendre son emprise vers le nord du Niger et du Tchad, au plus près de la Libye. Le poste avancé de Madama, en cours d’aménagement dans l’extrême nord du Niger, sera d’ailleurs l’une des bases militaires stratégiques de l’opération française dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel. Au total, Barkhane mobilise 3 000 militaires dont la mission s’effectue en partenariat avec les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad).
Trafics d’armes dans le Sud libyen
Dans un discours adressé aux soldats français, Manuel Valls a déclaré que leur action devrait être poursuivie « sans relâche » et « le temps nécessaire ». Il a également salué les avancées de Barkhane dans la région. « J’ai suivi avec précision les opérations que vous avez menées ces dernières semaines (…) Elles ont permis de maintenir la pression sur les groupes terroristes et d’entraver leurs capacités d’action. Elles visent également à couper leurs lignes de ravitaillement entre le Sud-Libye et le Nord-Mali », a souligné le Premier ministre.
C’est dans le Sud libyen que convergent, hors de tout contrôle, les trafics d’armes issus des arsenaux de Mouammar Kadhafi depuis sa chute en 2011, à destination notamment du Nord malien. Début octobre, les Français, Rafale, hélicoptères et forces spéciales à l’appui, ont ainsi intercepté un convoi de trois tonnes d’armes – dont un système de missile sol-air SA-7 en état de marche – qui descendait vers le Mali.
Après le Tchad, Manuel Valls était attendu au Niger, où il devait rencontrer le président Mahamadou Issoufou.