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kerryLe secrétaire d’Etat américain John Kerry durant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, mercredi 21 septembre 2016.

Les réactions d’indignation se multiplient dans le monde après le bombardement de deux hôpitaux dans la partie est d’Alep et, devant le déluge de feu qui s’abat sur la rébellion, les Etats-Unis menacent à présent la Russie de geler toute coopération sur la Syrie. C’est John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, qui s’est chargé d’adresser cette mise en garde à l’attention de Moscou.

John Kerry a dû se résoudre à brandir cette menace alors qu’il était l’un des derniers à Washington à croire encore possible une coopération et un dialogue avec Moscou sur le conflit syrien. Y renoncer, ce serait pour le chef de la diplomatie américaine un aveu d’échec d’autant plus cinglant que cette politique de dialogue suscitait de plus en plus de critiques aux Etats-Unis, dans la presse, au sein de la classe politique, et même au sein de l’administration Obama, avec notamment une hostilité affichée du Pentagone à l’idée de partager des données militaires avec Moscou.

Une question se pose si Washington enterre définitivement l’option du dialogue avec Moscou : c’est celle du plan B, de la politique qui sera celle des Etats-Unis pour tenter de venir en aide à la rébellion. Selon des informations de l’agence Reuters, plusieurs options seraient sur la table : la livraison d’armes plus sophistiquées aux rebelles syriens, ou encore l’envoi de forces spéciales pour entraîner les rebelles. Ces mesures risquent néanmoins d’être largement insuffisantes face aux moyens considérables déployés par la Russie pour venir en aide au régime syrien.

La Russie, qui a opposé une fin de non-recevoir à la mise en garde de John Kerry, va d’ailleurs poursuivre ses opérations aériennes en Syrie, en dépit des appels du secrétaire d’Etat américain en faveur d’un arrêt des bombardements, a déclaré à la mi-journée le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.