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francophonieLe président François Hollande avec son homologue sénégalais Macky Sall avant la traditionnelle «photo de famille» des chefs d’Etat de la Francophonie, samedi 29 novembre.

Le XVe sommet de la Francophonie a débuté ce samedi matin à Dakar, au Sénégal. La grande majorité des pays du monde francophone est représentée, parfois même à haut niveau avec de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement présents au centre de conférence Abdou Diouf. Une rencontre aux multiples enjeux que RFI vous fait vivre de l’intérieur avec une plongée en temps réel dans les coulisses de ce sommet international.

C’est la fin de cette première journée en direct du sommet de la Francophonie. Elle se termine comme elle a commencé : avec du retard et du suspense. Demain, dimanche, le nom du futur secrétaire général sera probablement annoncé, mais pour y parvenir, les tractations risquent d’être intenses en coulisses. Des moments que RFI.fr vous fera bien évidemment partager…

La succession au menu du dîner officiel

La succession, le suspense de ce sommet, sera probablement au cœur des discussions que vont avoir les dirigeants lors d’un diner ce soir à la présidence sénégalaise. Les travaux se terminent pour ce samedi au centre de conférence qui a donc changé de nom pendant cette journée et qui s’appelle désormais le centre Abdou Diouf en hommage justement au secrétaire général de l’OIF sur le départ. Les dirigeants et leurs épouses sont donc attendus dans un palais présidentiel qui a eu le droit, comme beaucoup d’autres bâtiments en ville, à un petit rafraichissement. Jeudi et vendredi encore, les peintres s’activaient devant l’entrée de la présidence.

Les candidats reçus par RFI

Ce samedi soir, plusieurs candidats sont encore en lice pour le poste de secrétaire général de la Francophonie. Les rumeurs restent persistantes sur la bonne candidature de Michaëlle Jean, l’ancienne gouverneure du Canada (à relire et réécouter : Michaëlle Jean : « Je brigue la tête de l’OIF d’abord par conviction »). C’est aussi le cas de l’écrivain et homme politique congolais, Henri Lopès (à relire et réécouter : Henri Lopes : « J’aime à le dire : le français est une langue africaine ») soutenu par son président Denis Sassou-Nguesso. L’ancien président burundais Pierre Buyoya, l’homme de lettres mauricien Jean-Claude de L’Estrac et l’ancien ambassadeur de Guinée équatoriale Augustin Nze Nfumu semblent avoir été écartés de la course. Enfin, une candidature africaine de dernière minute pour tenter de trouver un consensus est toujours possible.

Le savez-vous ? De sacrés CV pour Abdou Diouf et son prédécesseur

Avant son élection, Boutros Boutros-Ghali avait été quatre ans au prestigieux poste de secrétaire général de l’ONU et surtout à été l’un des principaux négociateurs des accords de paix israélo-arabes signés entre Anouar el-Sadate et Menahem Begin en 1979. Abdou Diouf, lui, a été le président du Sénégal (1981-2000) après avoir succédé à Léopold Sédar Senghor dont il avait aussi été le Premier ministre.

Qui pour diriger l’OIF ?

Après une matinée très officielle qui s’est prolongée en début d’après-midi, les délégations ont repris leurs travaux. L’occasion d’un premier échange avec les journalistes à l’affut du moindre indice quant au successeur possible d’Abdou Diouf. Dans les coulisses, les commentaires vont bon train. Chacun a son avis, sa théorie sur le nom du futur secrétaire général de l’OIF. Sur internet, le site Africatime a directement posé la question aux internautes et Edem Kodjo, l’ancien secrétaire général de l’OUA, Henri Lopès, l’écrivain congolais ainsi que Michaëlle Jean, l’ancienne gouverneure du Canada, occupent la tête du classement.

Un sommet tous les deux ans 

Les chefs d’Etat et de gouvernement francophones se retrouvent tous les deux ans à l’occasion de ce type de sommet. En 2012, ils étaient à Kinshasa. Une rencontre centrée sur les thématiques « démocratie » et « droits de l’homme ». Le pays hôte pour le prochain sommet n’a pas encore été officialisé, cela fera partie des grandes annonces de la fin de cette rencontre, mais Madagascar semble bien parti pour accueillir la XVIe édition en 2016.

Les paradoxes nigérien, malien et burkinabé

Membres de l’OIF, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ne reconnaissent qu’une langue officielle : le français. Et pourtant, dans ces trois pays, moins de 25 % de la population est francophone. Au Burkina Faso, 75 % de la population ne parlent pas français, un chiffre qui est de plus de 82 % au Mali et s’envole à 85 % au Niger.

« Un avant et un après le Burkina Faso »

De passage dans le studio de RFI après la cérémonie de ce matin, le président nigérien Mahamadou Issoufou est revenu, entre autres, sur les derniers événements au Burkina Faso. Une crise examinée de près ici, à Dakar, par les chefs d’Etat et de gouvernement présents. Pour Mahamadou Issoufou, après le Burkina Faso, « il y aura un avant et un après en Afrique », ajoutant que cela « devrait faire réfléchir ». Retrouvez l’interview du président du Niger durant l’émission spéciale de RFI consacrée au sommet de la Francophonie, ce vendredi, de 19h10 à 20h00, heure de Paris ).

 Des têtes à têtes de haut niveau

Lors de ces grandes réunions internationales, il y a souvent ce que l’on appelle des « rencontres bilatérales » quand deux chefs d’Etats s’entretiennent à huis-clos et en tête à tête. Le président français François Hollande va notamment rencontrer en privé cet après-midi son homologue burkinabé, Michel Kafando. C’est leur premier entretien depuis l’arrivée au pouvoir du président de la transition burkinabè. François Hollande doit aussi avoir un rendez-vous avec le président Faure Gnassingbé, l’occasion d’évoquer les derniers événements au Togo.

 Le saviez-vous ?En cas de vacance du poste de secrétaire général :

En cas de vacance, un secrétaire général intérimaire pourrait être désigné. Une première dans l’histoire de la Francophonie depuis la création de ce poste en 1997 au VIIe Sommet à Hanoï. A l’époque, l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali avait été désigné secrétaire général. Un poste qu’il a occupé du 16 novembre 1997 au 31 décembre 2002. L’intérim pourrait être trouvé en interne et dans cette hypothèse, c’est le nom de l’administrateur chargé d’exécuter et de gérer la coopération qui est souvent avancé, en l’occurrence Clément Duhaime, qui occupe cette fonction depuis 2006. Plus on se rapproche de l’échéance et plus cette hypothèse extrême est tout de même de moins en moins envisagée.

 Une succession problématique

On a assisté à une ovation lors du dernier discours de cette cérémonie, celui d’Abdou Diouf, l’actuel secrétaire général de la Francophonie. Ce sommet est un peu particulier pour l’ancien président sénégalais, car c’est celui de sa succession. En effet, il va tirer sa révérence au 31 décembre 2014. Devant l’absence de consensus pour désigner son remplaçant, les chefs d’Etat ont bien essayé de lui proposer de rester à son poste, même juste  quelques mois, pour se donner le temps de trouver un autre candidat. Mais Abdou Diouf n’a pas flanché et a bien annoncé son intention de passer la main d’ici le mois prochain après 12 ans passés à la tête de l’institution.

 Le doyen de la Francophonie

Le président camerounais Paul Biya est actuellement à la tribune pour prononcer son discours. Il a été introduit par la présentatrice de la cérémonie comme le doyen des chefs d’Etat de la Francophonie.

 Les premières dames

Elles sont présentes aux premiers rangs aux côtés de leurs maris. Les premières dames de la Francophonie ont aussi un programme chargé à Dakar. Elles sont notamment invitées pour le déjeuner par l’épouse de Macky Sall, hôte de la rencontre. Et à leurs côtés, il y a une ancienne première dame qui a été remarquée. Il s’agit de Cécilia Attias, ex-madame Sarkozy. En effet, son mari Richard Attias est à la tête de l’organisation de ce sommet.

 Déjà en retard

Les discours se poursuivent au centre de conférence Abdou Diouf et le sommet prend du retard, beaucoup de retard. Quelques allocutions sont encore attendues alors que cette cérémonie devrait être terminée depuis plus d’une heure. L’ordre du jour risque d’être bousculé à la fois pour les officiels qui devaient participer aux séances de travail cet après-midi comme pour ceux qui avaient d’autres engagements. François Hollandedoit notamment, ce samedi, aller se recueillir sur la tombe de Léopold Sédar Senghor, ancien président sénégalais.

 Un contre-sommet

Ce sommet ne fait pas l’unanimité au Sénégal. Un contre-sommet a été créé par ses détracteurs. Le Front contre le sommet de la Francophonie a lancé, le 17 novembre dernier, son plan d’action avec un programme : des colloques, des expositions et un concert pour porter « la voix du refus ».

 Un langage planétaire

Dans son discours, le président français François Hollande évoque l’avenir de la francophonie : « Il y aura en 2050, 750 millions de locuteurs en français. » Une augmentation principalement due à la vitalité démographique de l’Afrique. Aujourd’hui, le français est la 5e langue parlée au monde avec 274 millions de locuteurs dont 212 millions quotidiennement.

 23 chefs d’Etat

Les discours se poursuivent à la tribune de ce XVe sommet de l’OIF à Dakar. Au total, 16 hauts responsables sont invités à s’exprimer devant une assemblée prestigieuse composée de 23 chefs d’Etat, 2 vice-présidents et 8 chefs de gouvernement.

 Le CICD devient le centre Abdou Diouf

« Vingt-cinq ans après le sommet de Dakar de 1989, le Sénégal accueille la famille francophone », c’est par ces mots que le président sénégalais Macky Sall a commencé son discours à la tribune. Une allocution dans laquelle il a tenu à rendre hommage à l’un de ses prédécesseurs qui est aujourd’hui le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf. Celui-ci va d’ailleurs donner son nom au nouveau Centre international de conférence de Dakar où se tient le sommet.

 Le saviez-vous ? 85 millions d’euros de budget annuel pour l’OIF

L’Organisation mondiale de la Francophonie est financée principalement par les contributions de ses pays membres au Fonds multilatéral unique (FMU). Et c’est la France qui est le premier contributeur, loin devant les autres pays membres.

 Une cérémonie d’ouverture à un million d’euros

Nouveauté pour cette édition 2014 du sommet de la Francophonie : avant les discours attendus des dirigeants, c’est un spectacle qui est offert au public. Une cérémonie retransmise en direct à la télévision sénégalaise et une mise en scène tout en son et lumière avec des artistes venus des cinq continents parmi lesquels le comédien Charles Berling, le chanteur Youssou N’dour ou les chanteuses Axelle Red et Diane Dufresne. Et cette innovation est largement commentée en salle de presse : « La Francophonie, c’est devenu de la com », lâche un journaliste. Et selon les informations de RFI, ce spectacle financé par le Sénégal aurait coûté près d’un million d’euros. Un chiffre donné par une source proche de l’organisation qui ajoute que tous les participants sont venus en avion privé et qu’au total la facture pour le transport s’élève à 300 000 euros.

 Elire le successeur d’Abdou Diouf

Principal enjeu de ce sommet et ce qui fait le plus parler dans les allées du centre international de conférence, c’est l’élection d’un nouveau secrétaire général. Plusieurs candidats sont en lice pour succéder à Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, secrétaire général depuis le IXe sommet de la Francophonie d’octobre 2002. Plusieurs candidats, mais aucun consensus, une première dans l’histoire de l’OIF.

Evènement médiatique

Le sommet de la Francophonie est suivi par près de 700 journalistes accrédités, sénégalais et étrangers. Des médias tenus à l’écart des délégations puisque les régies, les rédactions, les studios ainsi que la salle de presse sont installés dans une tente à quelques centaines de mètres du centre de conférence. Et impossible d’entrer dans le CICD sans avoir le sésame obligatoire appelé ici le « sur passe », sorte de deuxième accréditation. Des autorisations données au compte-gouttes. Sans cela, la plupart des caméras se retrouvent obligées de filmer les écrans qui retransmettent en direct les arrivées, les discours et autres travaux qui ne se déroulent pas à huis clos.

Diamniadio, centre de la francophonie

Le Centre international de conférence de Dakar (CICD) se situe en réalité à une trentaine de kilomètres du centre-ville, non loin de la localité de Diamniadio. Et pour l’occasion, la toute récente autoroute qui relie la capitale sénégalaise au CICD a été entièrement fermée à la circulation. Seuls les véhicules accrédités peuvent passer ce samedi matin.

L’ouverture officielle

Le ballet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie a commencé depuis 9 heures ce matin, heure de Dakar, devant le centre de conférence Diamniadio. Les arrivées se font inversement à « l’ordre d’importance », comme le signale le protocole de l’OIF. En clair, les officiels, les dirigeants des pays moins bien représentés sur la scène internationale sont les premiers à être reçus par le président sénégalais, Macky Sall ainsi que le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf. François Hollande, le chef de l’Etat français, fait donc partie des derniers attendus à ce XVe sommet de la Francophonie.

Le saviez-vous ? Un grand « pays » de presque un milliard de personnes

L’Organisation de la Francophonie représente 77 pays, soit près de 900 millions d’habitants repartis sur les cinq continents. Il y a actuellement 57 membres de plein exercice et 20 membres observateurs.