Le gouvernement malien sonne la mobilisation nationale contre Ebola. Après le décès mardi d’un infirmier de la clinique Pasteur de Bamako, trois nouveaux cas ont été confirmés. Deux sont décédés, et un est en soins intensifs. Par ailleurs, 256 personnes sont en observation pour contrôle.
Sur les trois nouveaux cas détectés, deux ont été mortels. La troisième personne infectée, un médecin, est à l’heure actuelle en unité de soins intensifs. Toutes ces personnes ont été en contact avec un imam guinéen décédé il y a quelques semaines à Bamako, et dont le corps avait été rapatrié dans son pays d’origine.
Le président malien Ibrahim Boubakar Keïta, qui organise d’urgence une réunion avec ses collaborateurs sur Ebola, a mis ses ministres au charbon : pour empêcher la propagation du virus, la mobilisation est nationale.
« Ne pas banaliser cette maladie »
« Que chacun, dans sa mosquée, dans son quartier, dans son village, dans sa ville, dans sa communauté, véhicule des messages de sensibilisation, invite Mahamadou Camara, ministre malien de l’Economie numérique, de la communication et de l’information. Il ne faut surtout pas banaliser cette maladie, même si nous ne voulons pas non plus dramatiser la situation et créer une psychose ».
À Bamako comme à l’intérieur du pays, une vaste campagne de distribution de produits de prévention est prévue. Des artistes et des musiciens locaux organiseront également une caravane anti-Ebola.
Site d’isolement à la frontière
Les quelques Maliens porteurs du virus ayant été contaminés par des personnes venant de la Guinée voisine, un renforcement des dispositifs de contrôle à cette frontière a été décidé. « Nous avons fait le choix de maintenir la frontière ouverte, mais de limiter à un seul passage, rigoureusement contrôlé », explique le ministre Mahamadou Camara.
Avant la fin de la semaine se dressera, à cette même frontière, un site d’isolement pour les éventuels malades venant de Guinée.