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angola« Les autorités angolaises se sont engagées dans une nouvelle opération de lutte contre l’immigration clandestine qui s’apparente à une véritable traque aux migrants », constatent huit organisations guinéennes, maliennes, mauritaniennes et sénégalaises de défense des droits humains dans un communiqué de la FIDH.

« Ces dix derniers jours, 3.000 personnes ont été raflées dans les rues de Luanda. Les ressortissants africains non-angolais sont violemment arrêtés dans les rues, à leur domicile ou sur leur lieu de travail, puis transportés vers le centre de rétention de Trinita, à 30 kilomètres de Luanda », signalent les associations.

« Là-bas, ils sont détenus dans des conditions cruelles, inhumaines, humiliantes et dégradantes. Les personnes sont entassées dans des cellules exiguës, sans eau ni nourriture. (…) Des actes de torture et d’extorsion de fonds auraient également été rapportés », déplorent-elles, ajoutant que « certains ont été rapatriés de force ».

« Ces violations des droits humains des personnes migrantes sont perpétrées sur fond de stigmatisation et d’attaques répétées à l’encontre des populations immigrées en Angola. »

« Les arrestations seraient aussi entachées de discrimination à caractère ethnique et religieux, car elles ont ciblé en majorité des ressortissants musulmans, originaires surtout de Guinée, de Mauritanie, du Mali et du Sénégal », souligne le communiqué, notant que les services de l’immigration ont encerclé des mosquées le vendredi 19 décembre.

Les neuf organisations signataires demandent aux autorités angolaises de « mettre immédiatement un terme aux pratiques d’arrestation et de détention arbitraire perpétrées par les forces de sécurité ». Elles incitent également les pays d’origine des migrants visés et l’Union africaine à réagir.

L’Angola, en plein essor depuis la fin de la guerre civile en 2002, attire des ressortissants de nations voisines mais aussi d’Afrique de l’Ouest qui tentent par tous les moyens de gagner ce pays de langue portugaise.