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simon gbagbo 123L’ancienne Première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, a quitté, lundi, sa « résidence surveillée » d’Odienné (nord-ouest) pour un lieu de détention tenu secret à Abidjan. Ses avocats s’étonnent de ne pas avoir été mis au courant de ce transfèrement.

Détenue depuis 2011 dans le nord de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo a quitté, lundi 1er décembre, sa « résidence surveillée » pour Abidjan. Annoncé pour le 22 octobre, le procès de l’ex-Première dame et de 82 dignitaires de l’ancien régime, accusés par la justice ivoirienne d' »atteinte à la sûreté de l’État », liée à la crise post-électorale meurtrière de 2010-2011, avait été reporté sine die.

Simone Gbagbo, 65 ans, a « quitté Odienné [610 km au nord-ouest d’Abidjan, NDLR] vers 10 heures [heure locale] pour le petit aéroport de la ville, d’où a décollé son avion à destination d’Abidjan », ont indiqué plusieurs sources à l’AFP. « Habillée d’une robe bleue, les cheveux nattés, elle paraissait quelque peu amaigrie et affichait un air jovial en taquinant le petit monde autour d’elle », a rapporté l’une d’elles.

L’avocat de Simone Gbagbo « choqué »

L’avocat de Simone Gbagbo, Me Rodrigue Dadjé, a indiqué ne pas être au courant du transfèrement de sa cliente. « Je suis quand même choqué que la rumeur soit plus informée que l’avocat de Simone Gbagbo. Ce que je peux dire, c’est que depuis le début de l’ouverture des assises, le parquet général m’a assuré qu’au moment venu, il m’informerait de comment elle serait transférée et de son lieu de détention », a-t-il déploré sur les ondes de Radio France internationale (RFI).

Et d’ajouter : « Peut-être que le parquet général, le ministère de la Justice ou le pouvoir ivoirien ont d’autres impératifs qui m’échappent. Mais madame Gbagbo ne pourra être gardée dans un lieu de détention ultrasecret à l’insu de ses avocats. Parce que dans le cadre de la tenue des assises, il faudra bien qu’on puisse préparer sa défense. Cela fait partie des garanties d’un procès équitable. »

La Cour pénale internationale (CPI) accuse également l’ancienne Première dame ivoirienne de « crimes contre l’humanité » commis durant la crise postélectorale. Mais le pouvoir ivoirien refuse de la transférer vers La Haye, estimant être en mesure de lui organiser un procès équitable en Côte d’Ivoire.

Son mari, Laurent Gbagbo, est quant à lui emprisonné depuis plus de trois ans à La Haye en attente de son procès pour « crimes contre l’humanité », qui doit s’ouvrir en juillet 2015 devant la CPI.

Avec AFP