Au Burkina Faso, le Premier ministre de transition Isaac Zida a affirmé jeudi que le dossier Sankara – le père de la révolution burkinabè, assassiné en 1987 dans des circonstances jamais élucidées – serait « entièrement rouvert », et que le Burkina Faso allait demander au Maroc l’extradition du président déchu Blaise Compaoré.
Ce ne sont pour l’instant que des annonces, mais elles sont spectaculaires. Face à la presse nationale, le Premier ministre burkinabé de transition a tout d’abord affirmé que le dossier Sankara serait « entièrement rouvert » : « La poursuite des présumés coupables va être entreprise, a déclaré Isaac Zida, et justice sera rendue. »
C’est lors du coup d’Etat qui l’avait porté au pouvoir, le 15 octobre 1987, que Thomas Sankara avait été assassiné. Et il a depuis été impossible, pour des raisons politiques évidentes, d’établir la chaîne de responsabilités dans ce qui s’est passé.
Vers une extradition de Blaise Compaoré ?
Il y a quelques jours, le président de la transition, Michel Kafando, avait déjà annoncé que la tombe présumée du capitaine Sankara dans le cimetière de Dagnoën, à l’est de la capitale, pourrait être ouverte en vue d’effectuer des tests ADN, et en vue de déterminer si c’est bien le corps du père de la révolution qui y repose. Sous Blaise Compaoré, la justice burkinabè s’était toujours déclarée incompétente pour autoriser cette expertise.
Le chef du gouvernement a également annoncé qu’une demande serait faite auprès des autorités marocaines pour que l’ex-président Blaise Compaoré soit mis à la disposition de la justice burkinabè. Ce dernier a quitté la Côte d’Ivoire – où il s’était réfugié dans un premier temps – pour le Maroc le 21 novembre.