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burkL’Alliance pour la Démocratie et la Fédération – Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) sort de son silence depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre dernier. Les responsables du parti ont demandé pardon aux jeunes, aux Burkinabè et à leurs militants pour l’erreur commise en soutenant le projet de modification de la Constitution, qui aboutit à la chute du régime Compaoré, fin octobre.

C’est véritablement une opération repentance, un appel au pardon qu’ont lancé les responsables de l’ADF-RDA. « C’est une conférence de pardon et de réconciliation entre l’ADF-RDA et l’ensemble des Burkinabè », a d’ailleurs déclaré en ouverture Mamadou Diao Koné, le premier vice-président du parti.

Le choix de l’ADF-RDA de soutenir l’ancien parti au pouvoir dans son projet de modification constitutionnelle avait ravivé la colère des Burkinabè. Nombreux observateurs et analystes estimaient qu’un refus du parti aurait évité cette crise.

Et « en décidant finalement de soutenir le projet de modification de l’article 37 de la Constitution, l’ADF-RDA a commis une erreur politique », a reconnu Mathieu Hien président des cadres libéraux du parti de l’Eléphant.

Un message pour la jeunesse

En toute humilité et tant qu’acteur de la vie politique nationale, le parti reconnait et assume sa part de responsabilité dans la situation ayant conduit à l’insurrection populaire. L’ADF-RDA présente donc « ses sincères excuses à tous les jeunes du Burkina Faso », selon Mathieu Hien le président des cadres libéraux du parti, et leur adresse ce message : « Vous avez fait preuve de maturité et de responsabilité en démontrant que l’avenir de ce pays est entre vos mains. »

Mamadou Diao Koné, le premier vice-président du parti s’est aussi adressé aux jeunes : « Vous les jeunes, sachez que nous, plus anciens que vous, nous nous sommes trompés. Vous avez rectifié le tir. On vous remercie. On vous demande pardon. On ne vous a pas compris. On ne vous a pas écouté. Aujourd’hui, on vous demande pardon et encore pardon. »

Selon les responsables de l’ADF-RDA, cette rencontre se veut une main tendue à tous les Burkinabè et à tous les démocrates. En outre, dans le cadre du processus de transition, le parti souhaite apporter sa contribution à l’œuvre entreprise par le président Michel Kafando et son équipe.

« Disponibilité »

« Nous réaffirmons notre disponibilité à œuvrer aux côtés des organes de la transition et de tous nos frères burkinabè civils et militaires pour l’approfondissement de notre processus démocratique », a fait savoir Mamadou Diao Koné, le premier vice-président, l’ADF-RDA.

Mathieu Hien, le président des cadres libéraux du parti, l’ADF-RDA espère lui aussi apporter sa contribution au processus de transition en cours. « Nous avons commis une erreur. Nous n’allons pas de ce fait là être des indésirables, avec la valeur de l’inclusion dont la charte elle-même fait allusion. Il nous faut travailler pour être véritablement pris en compte dans le processus qui est en cours. Nous pensons que nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Nous savons que le peuple, que les jeunes peuvent encore comprendre l’ADF-RDA. »

Selon les responsables du parti, « le linge sale se lave en famille » donc une réunion du secrétariat exécutif national se tiendra et dégagera les orientations fortes et nécessaires au redressement du parti.