Au Burkina Faso, tout le pays a rendu hommage, ce mardi 2 décembre, aux victimes de l’insurrection populaire qui a chassé du pouvoir Blaise Compaoré. Selon une enquête officielle, 24 personnes sont décédées au cours de ces manifestations. Six victimes ont été inhumées en présence du Premier ministre et des membres du gouvernement. Les parents, amis et proches des victimes en ont profité pour demander l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de la mort de toutes ces personnes.
« Pouvoir au peuple. La patrie ou la mort ». C’est par ce message que le représentant des familles des victimes a terminé son allocution au cours de la cérémonie d’hommage aux personnes décédées pendant l’insurrection populaire. « Les enfants ont donné leur vie pour pouvoir libérer ce peuple. Nous pensons que le gouvernement actuel sait déjà tout ce qui s’est passé. Voilà pourquoi la révolution est revenue. Nous pensons donc que justice sera faite très bientôt », a déclaré Pahoulabou Victor.
Au-delà de la cérémonie d’hommage, les parents, amis et proches des victimes attendent maintenant que la justice se saisisse des dossiers. « Tous ces martyrs du 30 et 31 octobre doivent sentir dans leurs tombes qu’ils sont morts pour une cause juste. Et pour qu’ils le ressentent ainsi, il faut qu’il y ait justice », réclame un homme. « Après ces enterrements, il faut qu’on passe aux responsabilités et savoir qui a fait quoi et qui a été à la base de quoi. Ce n’est pas une chasse aux sorcières », affirme un autre. « Ce sont des gens qui ont tiré sur eux. On veut qu’on rende justice », confie un troisième.
Pour Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement, il est important qu’on situe les responsabilités sur ces cas de décès. « Il serait judicieux, en tout cas, que l’on essaye d’examiner les circonstances dans lesquelles ces décès ont eu lieu. C’est vrai que c’est une insurrection, mais on peut quand même regarder les circonstances et, s’il y a des responsabilités établies à situer, on ne doit pas hésiter à le faire », a déclaré Zéphirin Diabré. Selon Joséphine Ouedraogo, ministre burkinabè de la Justice, une procédure peut être déclenchée si éventuellement une plainte est formulée.