« Il est impératif d’améliorer les conditions carcérales afin d’humaniser les lieux de privation de libertés. » C’est le message délivré par une trentaine d’associations des droits de l’homme au Mali, parmi lesquelles la Fédération internationale des droits de l’homme ou encore Amnesty International. Les associations ont visité un grand nombre de prisons à travers le pays. Leurs conclusions sont pour le moins alarmantes.
Premier problème : la surpopulation carcérale. Les associations maliennes des droits de l’homme prennent l’exemple flagrant de la maison centrale d’arrêt de Bamako, qui accueille plus de 1800 détenus pour une capacité initiale de 400. « Une cellule prévue pour 50 détenus enferme actuellement 95 personnes », notent les défenseurs des droits de l’homme.
Sur le plan des procédures judiciaires, les associations déplorent le fait que « la quasi-totalité des détenus n’ont pas accès » à une assistance juridique, c’est pourtant leur droit. La lenteur des procédures et le non respect des délais légaux de détention sont également pointés du doigt.
Sur les questions sanitaires enfin, les associations dénoncent l’« insuffisance de médicaments et la lenteur de la prise en charge de certains cas urgents, notamment pour des détenues enceintes et des nouveaux-nés ». Des « efforts » ont été « accomplis », reconnaissent les associations… qui demandent cependant que tous les dysfonctionnements relevés fassent l’objet d’une « attention particulière » de la part des autorités.