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zidaSous pression internationale, le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui a pris la tête du Burkina Faso depuis la chute du président Blaise Compaoré, a promis mardi au principal chef traditionnel du pays de remettre le pouvoir aux civils.

C’est sur son trône, flanqué de l’archevêque catholique Philippe Ouédraogo et de l’imam de la Grande Mosquée de Ouagadougou Sana Aboubakar, que le roi de l’ethnie majoritaire mossi a reçu une délégation de militaires conduite par le lieutenant-colonel Isaac Zida, mardi 4 novembre.

« Ils sont venus nous dire qu’ils vont remettre le pouvoir aux civils. Nous les avons encouragés à aller dans ce sens », a déclaré à l’issue de la rencontre le Mogho Naba Baongo II – un interlocuteur « incontournable », selon les envoyés spéciaux de France 24 à Ouagadougou. Le commentaire du chef des Mossi  semble préciser les intentions du lieutenant-colonel Zida, qui avait promis lundi une transition « dans un cadre constitutionnel », « dirigée par une personnalité consensuelle ».

Les dirigeants syndicaux, avec qui l’officier s’est entretenu dans la soirée, ont ajouté que le lieutenant-colonel Zida souhaitait la mise ne place d’un régime de transition « d’ici deux semaines ».

Les militaires, qui ont suspendu la constitution burkinabè vendredi 31 octobre après la fuite du président Blaise Compaoré, subissent une intense pression internationale pour laisser la place à un organe de transition civil. Les manifestants qui ont poussé Compaoré au départ refusent eux aussi un pouvoir militaire.

La France demande un pouvoir civil « dans les prochaines heures »

Dans la nuit de lundi à mardi, la France a enfin joint sa voix au concert diplomatique international. Il faut « faire en sorte que des élections puissent avoir lieu », et « pour qu’elles puissent se tenir, il faut que ce soit un pouvoir civil qui puisse le faire, ce qui normalement doit être mené à bien dans les prochaines heures », a déclaré le président français François Hollande en déplacement au Canada.