-Le Président de la République, président de l’Union Africaine, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé, dans un discours prononcé mardi soir à Dakar devant le forum de haut niveau pour la paix et la sécurité en Afrique, organisé par le gouvernement sénégalais, avec la participation d’un grand nombre de responsables africains et de l’Union Africaine, que l’Afrique fait face à de grands défis sécuritaires comme le terrorisme, les rebellions armées, le crimes organisé, le trafic de drogue, des armes et des personnes, la piraterie et l’immigration clandestine.
Pour faire face à ces défis qui menacent notre existence, la paix et la sécurité dans nos pays, nous devons dès à présent, dit le Président de la République, définir nos priorités et coordonner nos efforts.
Voici le texte intégral de cet important discours:
« Excellences Messieurs les Présidents;
Excellences Messieurs les Ministres;
Honorable Assistance,
Je voudrais, tout d’abord, adresser mes sincères remerciements à mon frère Son Excellence Monsieur le Président Maky Sall, au Gouvernement et au Peuple sénégalais pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité généreuse dont nous avons été l’objet depuis notre arrivée dans cette belle capitale, Dakar.
C’est également le lieu, pour moi, de me réjouir de la mise en oeuvre de la proposition des Chefs d’Etat et de Gouvernement, lors du Sommet de l’Elysée tenu les 6 et 7 décembre 2013 à Paris, de tenir à Dakar un Forum sur la paix et la sécurité en Afrique.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Notre Continent africain est confronté à des défis sécuritaires majeurs tels que le terrorisme, les rebellions armées, le crime organisé, le trafic de la drogue, des armes et des personnes, la piraterie en mer, les flux migratoires clandestins …
Pour faire face à tous ces défis, qui menacent nos Etats et remettent en cause la paix et la sécurité dans nos pays et les perspectives de développement dans notre continent, il est impératif de fixer, dès à présent, nos priorités et de coordonner notre action.
Certes, nous saisissons, aujourd’hui, les formes de manifestation du phénomène de l’insécurité, nous en connaissons les causes et nous sommes de plus en plus outillés pour y faire face. La sécurité ne peut être pensée et assurée que de façon collective, avec des moyens transversaux. Ainsi notre principale urgence, la priorité parmi toutes nos priorités en Afrique, doit être la mise en place et la projection d’un système continental de défense et de sécurité capable de mettre un terme à ces menaces permanentes qui pèsent sur l’existence même de nos pays.
C’est dans ce cadre que l’Union Africaine a institué des mécanismes efficients, à travers le dispositif africain de paix et de sécurité. L’Union africaine est déterminée à assurer la mise en place de la capacité opérationnelle de la Force africaine en attente et de sa Capacité de déploiement rapide à l’horizon 2015, ainsi que la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (CARIC).
Nous devons également impulser une dynamique de développement afin de stimuler une forte croissance inclusive à même de générer suffisamment d’emplois pour réduire le chômage et permettre une plus grande participation des jeunes à la création de la richesse.
Forte de ses innombrables ressources naturelles et humaines, l’Afrique doit cesser d’être une aire géographique de consommation pour devenir véritablement une zone de production et de création de valeur ajoutée. Elle est appelée à développer ses complémentarités et transformer sur place ses matières premières pour ne pas continuer à exporter des millions d’emplois dont elle a tant besoin.
C’est à ce prix que l’employabilité des jeunes sera assurée, que leur accès au marché du travail sera facilité et que le terrorisme et les trafics illicites seront efficacement combattus.
La promotion des valeurs de démocratie et des droits de l’Homme participe également au renforcement de la paix et de la sécurité et favorise un climat de sérénité et de quiétude sociales. C’est pourquoi en Afrique nous devons continuer à promouvoir les libertés individuelles et collectives, à conforter la pratique démocratique et consacrer l’organisation d’élections transparentes.
Excellences, Honorable assistance,
Ce forum intervient deux jours avant la tenue à Nouakchott, du Premier Sommet des pays participant au processus de Nouakchott sur la coopération sécuritaire et l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité, qui sera l’occasion de mieux repenser un cadre de mise en place d’une coopération régionale structurée pour faire face aux défis sécuritaires dans la région. La réflexion que nous conduisons aujourd’hui et qui s’enrichit de l’apport d’un important parterre d’experts sera source d’inspiration dans le domaine de la préservation et du renforcement de la paix et de la sécurité en Afrique.
La responsabilité de la préservation de la paix et de la sécurité incombe non seulement aux Etats, mais aussi à tous les autres acteurs, y compris la société civile. Tous doivent l’assumer avec discernement, responsabilité et engagement.
Je voudrai, avant de terminer, féliciter mes pairs africains pour leur engagement en faveur du renforcement de la paix et de la sécurité dans notre continent. Je saisis cette occasion pour saluer les efforts de tous nos partenaires, en particulier la France qui est présente parmi nous sur de nombreux foyers de tension pour le maintien de la paix et la lutte contre le terrorisme.
Je vous remercie ».
Notons que le forum a pour but d’instaurer une tribune de dialogue et d’échange d’expériences sur les questions stratégiques relatives à la défense et à la sécurité, de manière à permettre l’appui aux relations entre les acteurs concernés, à juguler les les crises et les conflits et à préserver la paix et la sécurité dans le continent.
Plus de 300 experts et chercheurs en matière de sécurité participent à la rencontre de Dakar qui se penche sur le diagnostic des défis auxquels fait face l’Afrique et examine les moyens de faire face à la maladie d’Ebola, à l’insécurité dans le Sahel et aux dangers que fait courir à la région le groupe dit Boko Haram au Nigéria, du fait de ses pratiques.