Si deux tours semblent inévitables, si trois ou quatre candidats partent favoris, beaucoup d’inconnues demeurent à l’ouverture de l’élection présidentielle, à commencer par les intentions de vote de l’électorat du parti islamiste Ennahda, acteur clé de la scène politique, mais grand absent de ce scrutin.
Première grande inconnue, à qui va profiter le vote des islamistes ? Le parti Ennahda a choisi de ne pas présenter de candidat et cette absence de taille va forcément rebattre les cartes. Y aura-t-il un éparpillement des voix ou Moncef Marzouki, l’allié d’Ennahda dans le précédent gouvernement, va-t-il récupérer la grande majorité des électeurs du parti ? La réponse déterminera la présence du chef de l’Etat sortant lors d’un second tour qui parait inévitable avec 27 candidats.
Autre question : le parti Nida Tounes va-t-il confirmer sa position de leader ? Beaucoup l’avaient soutenu il y a un mois au législatif surtout pour dire non à Ennahda. Les islamistes n’étant pas dans la course cette fois-ci, certains électeurs de Béji Caïd Essebsi pourraient décider d’aller voir ailleurs.
L’enjeu, ce sont les alliances qui émergeront de cette élection et la stabilité politique du pays après une transition mouvementée, marquée par l’assassinat de deux leaders de la gauche et la montée du terrorisme. Sans stabilité politique, tous s’accordent à dire qu’il ne sera pas possible de relever économiquement le pays et de rétablir la sécurité. Le message que délivreront ce dimanche les Tunisiens sera déterminant pour les mois qui viennent.