L’ex-président Ben Ali accompagné de son épouse, Leïla Trabelsi en mars 2006, lors du cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Tunisie.
Le Forum arabe de recouvrement des avoirs des ex-dictateurs renversés lors du « printemps arabe » se tient jusqu’à lundi à Genève. Les Tunisiens et les Egyptiens, notamment, se plaignent de la lenteur du processus leur permettant de récupérer les fonds gelés.
Les banques suisses sont les hôtes privilégiés de ces fonds que les nouveaux pouvoirs en place voudraient bien récupérer. La Suisse se targue d’avoir rendu jusqu’à présent près d’un milliard et demi d’euros aux pays d’origine, soit à elle seule le tiers des montants restitués. Mais, de l’avis des représentants égyptiens et tunisiens à cette réunion du Forum arabe de recouvrement des avoirs, les résultats sont encore bien en deçà des attentes.
Vice de forme
La Suisse a bloqué en 2011 l’équivalent de 540 millions d’euros placés par l’ex-président Moubarak et 50 millions d’euros par le clan Ben Ali mais les procédures judiciaires tendant à prouver qu’il s’agit bien d’argent illicite traînent en longueur pour des raisons d’instabilité politique ou de vice de forme.
Seulement 420 milions de dollars restitués
Et cette lenteur ne concerne pas uniquement les fonds placés en Suisse. Selon la Banque mondiale et les Nations unies, 2,6 milliards de dollars ont été gelés entre 2006 et 2012 et 420 millions de dollars seulement ont été restitués par les pays membres de l’OCDE.