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boko3Capture d’écran de la vidéo de Boko Haram dans laquelle Aboubakar Shekau, le chef du groupe islamiste, exclut toute négociation avec le gouvernement nigérian en vue d’un cessez-le-feu.

Au moins 15 personnes ont été tuées et 50 blessées lundi 3 novembre par un attentat-suicide lors d’une grande fête chiite dans le nord-est du Nigeria. Dimanche, plus d’une centaine de détenus s’étaient évadés suite à l’attaque d’une prison dans le centre du pays.

L’explosion a eu lieu lundi 3 novembre, au cours d’une cérémonie chiite dans la ville de Potiskum, la capitale économique de l’Etat de Yobe. Selon des témoins, l’attentat visait une procession de fidèles célébrant la grande fête de l’Achoura. La bombe aurait explosé à une dizaine de mètres du palais de l’émir de la ville. La police aurait ouvert le feu, espérant rattraper des assaillants, sans succès.

Le chef de la communauté chiite de Potiskum, Mustapha Lawan Nasidi, a confirmé la mort de quinze membres de sa communauté. L’attaque n’a pas encore été revendiquée mais Mustapha Lawan Nasidi a rappelé que la secte islamiste frappe souvent la région. De rite sunnite, elle est connue aussi pour s’en prendre aux chiites qu’elle accuse d’être des « non musulmans ».

L’Etat de Yobe fait partie des trois Etats du nord-est du Nigeria placé sous état d’urgence depuis mai 2013. Les attaques s’y sont multipliées depuis 18 mois. Plusieurs ONG de défense des droits humains documentent et dénoncent régulièrement les attaques de Boko Haram, ainsi que l’excès des répliques de la police.

Parallèlement à cet attentat, les autorités ont révélé qu’une prison dans l’Etat central de Kogi avait été attaquée dans la nuit de dimanche à lundi. 132 des 145 prisonniers se sont échappés. L’attaque de la prison n’a pas non plus été revendiquée, mais la prison de l’Etat de Kogi, quoique très loin des zones d’affrontements habituelles, a déjà été visée en 2012 par Boko Haram.

Ces attaques interviennent quelques jours après la diffusion d’une vidéo du leader de Boko Haram qui a plongé la population du Nord-Est dans la consternation : Abubakar Shekau y nie l’existence du cessez-le-feu annoncé par les autorités et la médiation tchadienne, et affirme avoir converti les jeunes filles enlevées il y a plus de six mois à Chibok et les avoir mariés de force à ses combattants.