Un sergent-chef français a été tué ce mercredi 29 octobre dans le nord du Mali lors d’une opération des forces françaises «contre un groupe armé terroriste» dans l’Adrar des Ifoghas, a annoncé François Hollande dans un communiqué publié par l’Elysée.
« C’est avec une grande émotion que le président de la République a appris la mort au combat tôt ce matin d’un sergent-chef du Commando parachutiste de l’Air N°10, au cours d’une opération des forces françaises contre un groupe armé terroriste au nord du Mali, dans l’Adrar des Ifoghas », indique le communiqué.
Le chef de l’Etat « exprime son profond respect pour le sacrifice de ce sous-officier des forces spéciales dans le cadre d’une mission particulièrement périlleuse qui a atteint ses objectifs ». Il rappelle par ailleurs que « les soldats français, engagés aux côtés de l’armée malienne et des forces des Nations unies, contribuent avec courage et efficacité à consolider la souveraineté du Mali et à lutter contre le terrorisme ».
Un peu plus tôt, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait annoncé devant les députés qu’un « violent accrochage » avait opposé dans la nuit de mardi à mercredi la force française Barkhane à un « important groupe armé terroriste de type Aqmi » dans le nord du Mali.
Dix soldats français tombés au Mali
C’est dans les massifs montagneux des confins du nord du Mali que les groupes jihadistes, parmi lesquels Al-Qaïda au Maghreb islamique, se sont montrés les plus actifs ces derniers mois. C’est là qu’ils font circuler leurs convois d’approvisionnement, en armes notamment. Et c’est donc dans cet environnement que la force française Barkhane, environ 1400 hommes au Mali, a décidé de renforcer son action.
C’est une vaste opération prévue de longue date, mais sur laquelle l’état-major tient à rester discret. En théorie, l’armée ne communique d’ailleurs pas du tout sur ce genre d’opération avant qu’elle ne soit totalement achevée. Cette fois, la mort d’un de ses hommes l’y a forcé. Elle a été déclenchée dans la nuit de mardi à mercredi et plusieurs campements jihadistes, dans différentes vallées du massif du Tigharghar, sont visés. Une opération héliportée, appuyée par des avions de chasse et des hélicoptères de combats, lancée de la base de Gao où stationnent un millier de soldats français.
Depuis le début de l’opération Serval, lancée en janvier 2013, puis relayée par l’opération Barkhane, c’est le dixième soldat français qui perd la vie au Mali. Les casques bleus de la Mission des Nations unies, qui ne participaient pas à cette opération, ne sont pas en reste : 32 soldats de la paix ont déjà été tués dans le nord du Mali.
Une action de neutralisation d’éléments terroristes a été lancée dans la nuit du 28 au 29 octobre dans le massif du Tigharghar, appuyée par des avions de chasse et des hélicoptères de combat. Il s’agit d’une opération héliportée qui a été engagée à proximité d’un repaire terroriste.Sur zone, des combats très violents ont rapidement opposé les éléments français à une trentaine de terroristes lourdement armés. C’est au cours de ces combats qu’un soldat français a été mortellement touché.Il s’agit du sergent-chef Thomas Dupuy, sous-officier de l’armée de l’air qui appartient au Commando parachutiste de l’Air N°10, unité qui est stationnée sur la base aérienne 123 d’Orléans. Un autre militaire français a été blessé. Il a immédiatement été évacué sur l’antenne chirurgicale de l’antenne de Tessalit. Les jours de ce soldat français ne sont pas en danger.
Le colonel Gilles Jarron
Porte-parole de l’état-major des armées
RFI